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Elton John: Diana était son âme sœur

Une relation d’amitié liait la « princesse des cœurs » et le chanteur britannique, deux icônes prises au piège d’une notoriété excessive.

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Paris-Londres, 31 août 1997. Nous commémorerons les vingt ans de la disparition de Lady Diana. J’ai donc voulu m’arrêter sur un temps fort de l’ultime adieu qui fut rendu à la « princesse des cœurs » en l’abbaye de Westminster, le 6 septembre 1997 : la chanson interprétée par Elton John au piano. Le monde entier a été bouleversé par ces notes qui nous semblaient tellement familières et qui, ce jour-là, résonnaient comme un écho personnel à la vie et au destin d’une femme ayant imprégné nos vies depuis tant d’années. Car Elton était l’ami et le confident de Diana. Lorsqu’il pénètre dans l’abbaye, aux côtés de son compagnon David Furnish et de son meilleur ami, le chanteur George Michael, Elton John n’en mène pas large. Il a les yeux hagards, ne sait pas où il doit s’asseoir, demande de l’aide au doyen. Depuis qu’il a appris la mort de Diana, il ne cesse de pleurer. Il serait même en proie à une grosse déprime, selon ses proches. Quelques semaines plus tôt, Elton accompagnait encore Diana aux obsèques de leur ami commun, le couturier Gianni Versace, assassiné devant sa propriété de Miami Beach. L’ex-princesse et le chanteur étaient alors tombés dans les bras l’un de l’autre, mettant fin à une dispute récente qui les avait éloignés. Elton lui reprochait de « faire confiance à de mauvaises personnes », de ne pas « écouter ses vrais amis ». Car ces deux-là se disaient tout : les histoires de cœur de Diana, ses envies de vengeance envers Charles et les Windsor, ses enfants, ses rapports avec les médias. Elton John était là pour la conseiller, la dissuader. Ils échangeaient ensemble leur façon de vivre cette célébrité trop dévorante. Diana était son âme sœur, Elton son grand frère. Ils devaient déjeuner à Londres en septembre, pour se raconter leur été… Elton John ne voulait pas assister à ces funérailles. Il craignait de ne pas tenir le coup, de flancher devant l’ensemble de la famille royale et de ses amis, tous réunis. Il avait peur de revivre les funérailles de sa mère, qui furent un déchirement. Mais c’est David Furnish qui finira par le convaincre d’offrir en dernier cadeau à Diana ce qu’il faisait de mieux : une chanson. Il contacte son compositeur Bernie Taupin et, conscients qu’il leur sera impossible d’écrire un nouveau morceau en cinq jours, décident d’adapter leur ode à Marilyn Monroe en 1973. Le titre reste « Candle in the wind », mais le texte est entièrement réécrit. « Au revoir Rose d’Angleterre, puisses-tu toujours grandir dans nos cœurs. Tu étais la grâce glissée dans nos vies déchirées. » Dans un élan de colère envers les paparazzis accusés dès le lendemain d’avoir précipité l’accident, ils écrivent : « Même après ta mort, la presse t’a encore traquée » puis se ravisent, pour éviter la polémique, et préfèrent « Même si nous luttons, la vérité nous pousse aux larmes ». Le jour des funérailles, dans un silence déconcertant, c’est un Elton John stoïque, à la voix pure, qui va donc chanter, pour la seule et unique fois de sa carrière, ce titre entré dans la légende. « C‘était surréaliste », dira-t-il plus tard, avouant « avoir vécu un moment vraiment embarrassant. En plus, j’avais oublié mon mouchoir. » Grâce à l’internet alors en pleine explosion, le morceau fait le tour du monde et le single sort dans le commerce. La demande est telle que les disques sont pressés des nuits durant, 24 h/24, pour faire face à la demande. La première semaine, un million et demi de disques sont écoulés. Il s’en vendra 33 millions à travers la planète, dont les bénéfices seront reversés à la Fondation Diana. Un hommage bien au-delà de ce qu’avait espéré le chanteur, qui a simplement voulu mettre des notes sur un chagrin universel.

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