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«Les trois mousquetaires» (1844) d’Alexandre Dumas

« La bourse ou la vie ! » Bien heureusement pour Alexandre Dumas, suite au succès du roman, il conserva les deux !

Temps de lecture: 3 min

Alors qu’à 42 ans, Alexandre Dumas est déjà une célébrité de la littérature française, il ne cesse de parcourir l’Europe en quête de nourriture pour ses récits, passe de conférences universitaires applaudies en longs séjours, cloîtré pour écrire… et pour mieux disparaître au large des mers ! Bref, c’est un intrigant qui s’ignore, et qui force toujours surprise et admiration chez ses comparses écrivains. Lors d’un voyage à Marseille où son ami poète Joseph Méry réside, Dumas cherche quelque lecture, ne pouvant rester oisif. À la bibliothèque, on lui prête « Mémoires de M. d’Artagnan », une édition de 1704. Quelle ne fut sa fascination pour l’ouvrage ! Sur la route de Paris, Dumas ne lâche pas le livre d’une page, si bien que la bibliothèque de Marseille attend toujours qu’il le rapporte ! On lui pardonnera cet écart… Avant de commencer l’écriture du futur succès international pérenne, Dumas se documente sans relâche, lit des Mémoires à n’en plus finir, les annote ; on y compte ceux de Brienne, de La Rochefoucault, de Madame de Motteville, etc. Il découvre que le duc de Buckingham fut réellement amoureux d’Anne d’Autriche, et nombre d’anecdotes propres à l’Histoire que l’on connaît aujourd’hui. Au fil de ses lectures, Dumas tombe sur des récits citant un certain Armand de Sillègue d’Athos d’Autevielle, Isaac de Porthau et un autre Henri d’Aramitz : l’imagination incroyablement prolifique de l’auteur donne naissance aux trois mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis. Dumas s’accompagne de son fidèle prête-plume Auguste Maquet, professeur d’histoire. Alexandre conte les péripéties des quatre compères, Auguste écrit les premières bribes et Alexandre corrige, ajoute les dialogues désormais célèbres. Ainsi éclôt celui qu’on appellera « le prince du roman de cape et d’épée ». Deux ans plus tard, le journal « Le Siècle » publie le roman en feuilletons ; c’est une révolution littéraire qui s’opère, Dumas a cette force de gagner l’affection du grand public. En insufflant la vie à ses personnages à travers embuscades, décors pittoresques, rencontres amoureuses, complots royaux, il en fait les symboles mêmes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Dumas écrit les suites pour une trilogie, il adapte les œuvres au théâtre, on entend scander dans les rues « Un pour tous et tous pour un ! » – devise qui n’a d’ailleurs jamais figuré dans les pages des « Trois mousquetaires » ! Les livres sont à présent l’incarnation du divertissement à l’état pur. Alexandre Dumas profite de sa gloire sans se reposer sur ses lauriers et réfléchit déjà à un autre thème, un homme injustement enfermé pendant des années qui prépare sa vengeance… Au lendemain de la mort de Dumas, Victor Hugo écrira : « De tous ses ouvrages, si multiples, si variés, si vivants, si charmants, si puissants, sort l’espèce de lumière propre à la France. »

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