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Un Belge à l’origine de l’Orient-Express

L’ingénieur et industriel Georges Nagelmackers a révolutionné les voyages transeuropéens.

Temps de lecture: 3 min

Il est sans aucun doute le train le plus mythique de l’histoire ferroviaire, popularisé par le chef-d’œuvre d’Agatha Christie, "Le crime de l’Orient-Express", dont une nouvelle version cinématographique, réalisée avec brio par Kenneth Branagh (avec une brochette de stars au générique : Johnny Depp, Penélope Cruz, Judi Dench, William Dafoe et Michelle Pfeiffer !), crève actuellement l’écran. Ce fameux Orient-Express permet encore aujourd’hui de gagner Venise au départ de Londres ou Paris dans un luxe absolu. Mais saviez-vous que l’on doit l’existence de ce train fabuleux… à un Belge ? Eh oui, l’ingénieur Georges Nagelmackers a mis fin à ces voyages transeuropéens interminables d’autrefois, épuisants périples au cours desquels les courageux voyageurs se voyaient ballottés de train en calèche puis en autre train ou en diligence, obligés à des attentes interminables de gare en station. Nagelmackers, industriel fondateur de la Compagnie des Wagons-Lits et de la Compagnie internationale des Grands Hôtels, eut cette idée révolutionnaire de créer un seul et même grand train qui parcourrait l’ensemble de l’itinéraire dans des conditions de confort rappelant les palaces du XIXe siècle, avec voiture-bar, fine cuisine, grands vins et cabine confortable dotée de vrais lits garnis de draps frais. Une véritable performance puisque ce train devait avaler des milliers de kilomètres de rails en franchissant jusqu’à sept frontières au plus fort de son expansion. À l’apogée de son succès, le train vit son réseau s’étendre de Londres au Caire, à Téhéran ou à Bagdad et Bassorah, en passant par Istanbul, sans oublier la ligne de l’Est l’entraînant de Varsovie à Bucarest et Varna sur la mer Noire.

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Un vrai crime s’y commit

Si Agatha Christie l’a sublimé dans son roman, d’autres auteurs ont aussi fait de l’Orient-Express l’écrin fabuleux de leur intrigue, comme Graham Greene ("Orient-Express") ou… Sir Ian Fleming, l’auteur de la série d’espionnage "James Bond". Dans "Bons baisers de Russie" (le livre comme le film), 007 embarque en effet dans un luxueux compartiment du train avec une jolie espionne du Smersh avant de manquer d’y être tué par le traître espion Grant. Mais saviez-vous que ce train de légende a aussi connu son véritable crime ? Ce fut l’affaire Karp, du nom d’un capitaine américain tombé du train et retrouvé déchiqueté en 1950. Une sombre affaire d’espionnage… Quoi qu’il en soit, l’Orient-Express accomplit ses premiers tours de roues le 4 octobre 1883. De nos jours, il circule encore et toujours, la plupart du temps entre Londres et Venise et une fois par an, sur le tracé historique de Paris-Istanbul. Sa justification est devenue purement touristique. Mieux encore : la destination est devenue un prétexte et le moyen de transport la véritable raison d’être du voyage, dans le luxe et la volupté. Comme une plongée dans un autre temps, une époque où l’on prenait son… temps !

L’industriel Georges Nagelmackers, père de l’Orient-Express, voulait faire du train un palace sur roues.
L’industriel Georges Nagelmackers, père de l’Orient-Express, voulait faire du train un palace sur roues.

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