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Londres, 9 novembre 2015 : Elizabeth II et le diamant maudit !

L’histoire rocambolesque du “Koh-I-Noor”, le plus beau diamant de la collection royale britannique… que réclament les Indiens !

Temps de lecture: 3 min

Si vous passez par Londres, faites un détour par la mythique Tour de Londres. La forteresse illustre tout un millénaire d’histoire du trône d’Angleterre. On peut y découvrir les fameux Joyaux de la Couronne, exposés dans des vitrines blindées devant lesquelles vous ne pouvez passer qu’à bord d’un tapis roulant, pour éviter les attroupements. Et ne tardez pas, car l’un de ces légendaires bijoux pourrait bien un jour disparaître. Au centre de la Croix de Malte ornant la couronne de feu la reine mère se trouve le fameux "Koh-I-Noor", ou "Montagne de lumière", un diamant de 105 carats considéré comme le plus gros de la planète ! Il est le préféré de la reine Elizabeth II, qui voit en lui le symbole ultime de la pérennité de sa monarchie. Sur ce point, l’Inde n’a pas forcément la même vision. Une association de stars de Bollywood et plusieurs oligarques ont saisi, en novembre 2015, la Haute Cour de Justice de Londres pour organiser le rapatriement du diamant sur les terres indiennes. Pour certains de ses signataires, le bijou est un « patrimoine volé par le colonisateur », l’Inde n’étant plus et depuis longtemps province de l’Empire britannique. La plainte est très sérieuse et revient régulièrement au-devant de l’actualité. À Londres, Downing street offre un ferme "non" , estimant que le "Koh-I-Noor" est un don, et que d’autres nations telles l’Iran ou l’Afghanistan pourraient tout aussi bien le réclamer. La messe est dite… jusqu’à la prochaine saisie.

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Éternel diamant

Car ce Koh-I-Noor, outre sa valeur marchande inestimable, répond d’une légende dont peu de joyaux peuvent se prévaloir. Il aurait été découvert il y a plus de 5.000 ans dans les mines indiennes. Mais il faut attendre les années 1520 pour qu’il soit mentionné dans des textes comme étant la propriété de Babur, le premier empereur moghol. Il a été offert en juillet 1850 à la reine Victoria, pour les 250 ans de la Compagnie des Indes orientales. Le diamant de 186 carats a été retaillé à 105 carats, pour lui donner plus de lustre. Ce que contestent aujourd’hui les Indiens, c’est la façon dont il est tombé dans la cassette royale. Car un an plus tôt, en 1849, les Britanniques annexaient le Punjab, confisquant le "Koh-I-Noor" au dernier souverain sikh, âgé de… 11 ans ! Une méthode par la force qui n’avait pas, jusqu’à aujourd’hui, été contestée. Après l’avoir porté en broche, en diadème et en couronne, la reine Victoria l’a transmis aux reines Mary, Alexandra, jusqu’à la reine-mère qui l’a montée sur sa couronne en vue de l’intronisation de son époux, le roi George VI.

La dernière fois que le "Koh-I-Noor" a quitté la Tour de Londres, c’était pour être posé sur son cercueil, le jour de ses funérailles, en avril 2002. La légende du "Koh-I-Noor" est tenace. Elle commence au XIIe siècle, lorsqu’un homme tenta de dérober le joyau qui ornait le troisième œil du dieu Shiva dans un temple bouddhiste. Furieux, Shiva aurait alors jeté un sort à tout homme qui se l’approprierait. Superstitieuse, Victoria elle-même en avait peur, au point de mentionner dans son testament que la pierre ne devait jamais passer au roi régnant. De fait, en huit siècles, une vingtaine de ses propriétaires "mâles" sont morts de façon prématurée. Quant aux femmes, elles ont toujours connu une longévité exceptionnelle. D’autres diamants célèbres ont connu leurs heures de gloire, tels le Cullinan, cadeau fait à Edouard VII en 1907 et serti dans le sceptre royal. Ou encore le bien nommé Williamson, diamant rose porté en broche par la Reine le jour des noces de Charles et Diana. Mais aucun, jamais, n’a brillé davantage que le "Koh-I-Noor" qui, n’en déplaise aux fiers Indiens, se trouve encore à l’ombre de la Tour de Londres.

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