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Marina Kaye : «Aujourd’hui, j’ai envie d’avoir une vie normale»

Temps de lecture: 3 min

Petite déjà, elle avait tout d’une grande. De sa victoire dans "La France a un incroyable talent" à ce deuxième album, Marina Kaye a pris le temps de grandir, de laisser de côté un peu de sa part d’ombre et de découvrir le monde qui l’entoure. Au propre comme au figuré. La voici de retour avec un disque enregistré entre Londres et Los Angeles et qui s’intitule "Explicit". Histoire de montrer (presque) tout ce qu’elle voulait cacher.

Ce sentiment d’étrangeté que vous évoquiez à la faveur de votre premier album, vous pensez l’avoir enfin laissé de côté ?

Beaucoup d’artistes sont comme moi. On vit les choses différemment. Le plus difficile, c’est d’être compris. Dans la vie, je ne suis pas très forte pour exprimer mes émotions. Je ne suis pas très bonne à l’oral, en général. La seule façon que j’ai trouvée pour m’exprimer vraiment, c’est l’écriture. Sur le premier album, je n’arrondissais pas vraiment les angles, j’avais une façon très crue de raconter mon histoire. Mon plaisir à moi, c’est de raconter une émotion et que les gens puissent la ressentir à leur tour. Quand on est jeune et qu’il vous arrive des trucs, on croit toujours qu’on est seul au monde à vivre ça. Ça peut faire du bien de se rendre compte que ce n’est pas forcément le cas.

La solitude, y compris la solitude à deux, fait partie des thèmes récurrents de l’album. Vous vous sentez seule parfois ?

C’est un sentiment qui est assez récurrent chez moi. J’ai fait de gros efforts ces derniers temps pour m’ouvrir aux autres. Tous autant qu’on est, on a tendance à s’entourer, parce qu’on a envie de connaître d’autres gens mais aussi, parce qu’on nous éduque à aller vers les autres, à entrer dans le moule. Alors qu’en réalité, on ne se sent jamais aussi seul que quand on est très entouré. Aujourd’hui, j’ai envie d’avoir une vie normale. Je fais de la musique parce que c’est ma passion, parce que j’ai envie de partager des choses avec des gens et d’évoluer en tant qu’artiste. Je n’ai pas envie de créer autour de moi une sorte de fantaisie qui va m’éloigner, me couper encore plus du monde. On n’est que des artistes, on n’est pas des médecins, pas des astronautes. On n’est pas en train de sauver le monde. Parfois, j’y pense et je me demande pourquoi on nous donne autant de crédit !

D’une manière générale, vous diriez de ce deuxième disque qu’il est plus nuancé que le premier ?

Sur "Fearless", j’avais mis tout ce que j’avais vécu jusque-là, quinze ans de ma vie. C’est vrai que c’était un peu sombre mais c’était un parti pris de ma part. Ça parlait de là où je me trouvais à ce moment-là, je n’étais pas très bien avec moi-même. Depuis, énormément de choses ont changé, j’ai grandi, je suis devenue une jeune femme, je rencontre des gens. C’est ça, surtout, dont je voulais parler sur "Explicit". En soi, ce n’est pas tant un aboutissement artistique, c’est plus ma façon à moi de dire : « Salut, ça va mieux. »

Cover_marina_explicit

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