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États-Unis : la Française détenue 2 semaines pour avoir franchi illégalement la frontière raconte la «peur de sa vie»

Cedella Roman raconte son séjour en détention pendant 15 jours.

Temps de lecture: 3 min

Le 21 mai dernier, Cedella Roman, jeune Française de 19 ans, rend visite à sa mère dans l’ouest du Canada à White Rock. Elle ne s’attendait pas à être détenue 2 semaines dans un centre pour avoir passé la frontière des États-Unis sans s’en être aperçue.

« C’était un jour férié et comme ma mère ne travaillait pas, nous sommes partis à la plage avec ma petite sœur pour profiter du soleil » raconte-t-elle à l’AFP. En fin de journée, l’adolescente décide de faire quelques foulées sur le sable. « Rapidement, j’arrive vers la fin de la plage et je m’aperçois que la marée commence à monter ».

La jeune fille emprunte un chemin de terre, photographie le paysage et fait demi-tour avant d’être interpellée par deux agents américains chargés de la surveillance de la frontière. Ceux-ci l’accusent d’avoir franchi illégalement la frontière. Sans papier d’identité sur elle, les deux agents l’emmènent dans un bâtiment où ils prennent ses empreintes et confisquent ses effets personnels. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir très peur. J’avais l’impression d’être une grande criminelle », se confie-t-elle à l’AFP.

La jeune fille est conduite dans le centre de détention de Tacoma où elle vivra pendant 2 semaines dans une grande pièce avec 60 lits superposés et une centaine de migrants. « Je me retrouve en prison. Nous sommes enfermés en permanence et dans la cour, il y a des barbelés et des chiens (…) Cette expérience a changé mon regard sur les migrants. Le fait d’avoir vécu avec eux pendant ces quinze jours fait que je me sens plus proche de leur situation » raconte l’adolescente de 19 ans. « On essayait de s’entraider, il y avait une bonne ambiance. Et voir des gens venus d’Afrique et d’ailleurs enfermés pour avoir essayé de passer la frontière, ça m’a fait relativiser mon expérience ».

Deux jours plus tard, sa mère arrive au centre et présente le passeport et le visa étudiant de sa fille. Mais elle ne sera pas relâchée pour autant. Les autorités canadiennes devaient valider les documents de l’adolescente auprès des autorités américaines. « Les États-Unis ont cherché à joindre le Canada pour avoir le plus d’informations sur moi. Mais comme je n’étais pas ressortissante canadienne, ça a pris du temps » explique-t-elle aux journalistes de l’AFP.

Cedella Roman sera libérée deux semaines plus tard et sera interdite de séjour aux États-Unis. La jeune fille juge la sanction trop sévère. « Je comprends qu’ils veuillent faire respecter la loi mais je n’ai rien fait. Il s’agissait d’une erreur » ajoute-t-elle.

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