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Combattre autrement la dépression

Des remèdes naturels peuvent être efficaces

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T ristesse, perte de motivation, absence de plaisir, troubles alimentaires, insomnies, idées noires si ce n’est suicidaires, sentiment de nullité, faible estime de soi, baisse d’énergie, concentration difficile : telle est la dépression. Plus de 300 millions de personnes dans le monde souffriraient de ce mal, selon l’Organisation mondiale de la santé. Des chiffres inquiétants qui font de cette maladie le trouble mental le plus courant de la planète et la première cause d’incapacité dans le monde. Et souvent, trop souvent sans nul doute, la déprime se soigne uniquement par la prise de médicaments. En Belgique, l’Inami (Institut national d’assurance maladie invalidité) avance qu’en 2015, environ une personne sur dix consommait des antidépresseurs ! Quand on ventile ces chiffres, on découvre que ce sont les personnes âgées qui sont les plus grandes consommatrices. Chez les plus de 75 ans, pas moins de 40 % des femmes et 26 % des hommes consomment des anxiolytiques.

De quoi s’inquiéter ! Car les effets secondaires de ces médicaments sont en effet nombreux. Ils vont de la somnolence à la dépendance en passant par une diminution de la vigilance – qui, au volant, peut être catastrophique –, des apnées du sommeil, des troubles du comportement, de l’irritabilité, de l’agressivité, une perte de la libido… Autant d’éléments qui doivent nous persuader d’être prudents et de ne pas recourir trop rapidement à ces remèdes. D’autant qu’ils peuvent être remplacés par des méthodes alternatives, naturelles quand il s’agit de traiter un mal-être léger ou une déprime passagère.

Le millepertuis solution ancestrale

Cette plante est un remède qu’utilisaient nos ancêtres contre les déprimes légères et même modérées. Les anciens connaissaient bien les pouvoirs psychotropes du millepertuis qu’ils surnommaient d’ailleurs le « chasse-diable » car ils croyaient qu’il éloignait les mauvais esprits, démons et autres idées noires. L’Allemagne actuelle n’a pas oublié ses vertus et l’on y encourage l’usage de ce remède naturel et efficace. Par ailleurs, notre voisin soignerait pas moins de 60 % des dépressions légères par des remèdes naturels. En Belgique, on est loin de ce pourcentage et on s’interroge encore sur la réelle performance de la plante. De nombreuses études ont pourtant prouvé son action équivalente à celle de bien des antidépresseurs de synthèse. Les scientifiques ont identifié les composants actifs de cette plante. Il s’agit de l’hyperforine, l’hypéricine et des flavonoïdes, qui agiraient sur les récepteurs de la sérotonine qui est un neurotransmetteur ayant pour fonction d’équilibrer notre humeur, de même que notre sommeil et notre appétit. Après deux ou trois semaines de traitement, l’efficacité du millepertuis est avérée chez 80 % des personnes ! Cependant, la plante doit être prise avec précaution car elle ne peut être associée avec certains médicaments – entre autres des contraceptifs, antiviraux, anticoagulants, anti-asthme – car il en diminue l’efficacité. Quand son usage dépasse les quinze jours, il vaut mieux aller voir un médecin.

S’il existe des gélules de millepertuis vendues dans le commerce, la plante se consomme également en tisane. On fait bouillir une fleur séchée et un morceau de la tige dans 25 cl d’eau pendant trois minutes et on laisse infuser dix minutes avant de consommer. Une à deux tasses par jour sont recommandées. Pour se sevrer de cet antidépresseur naturel, il faut progressivement diminuer le dosage.

Le safran amène la bonne humeur

On l’associe aux mondes des saveurs mais le safran n’a pas seulement des vertus gourmandes, c’est aussi une plante médicinale. Ses qualités sont d’ailleurs connues depuis des millénaires dans d’autres contrées exotiques. Ce sont les Perses qui ont observé que l’épice avait pour effet d’amener la bonne humeur. La science moderne a confirmé ses effets positifs sur la dépression légère, précisant que certains composants actifs du safran – la crocine et le safranal – augmenteraient les niveaux de sérotonine et de dopamine, neuromédiateurs impliqués dans la régulation de l’humeur et ce sans aucun effet secondaire. C’est essentiellement sous forme de gélules – un comprimé de 30 mg par jour pendant quatre à six semaines – que l’on consomme cette plante surnommée « l’or rouge ». Étant donné le prix élevé de l’épice, il est mélangé à plus ou moins haute dose à d’autres substances. Pour un maximum d’efficacité, il convient évidemment de choisir les gélules qui contiennent le plus haut pourcentage de safran.

Ginseng, ginkgo biloba et autres...

Millepertuis et safran ne sont pas les seuls remèdes naturels à influencer l’humeur. Le griffonia, plante africaine, agit également sur la sérotonine et permet de combattre aussi bien la dépression que l’anxiété, le stress et les problèmes de sommeil. Le ginkgo biloba calme les personnes déprimées et anxieuses. Il régule également les troubles du sommeil. La valériane agit elle aussi pour calmer l’anxiété, le stress et les insomnies. Citons encore le ginseng, cette plante asiatique dont on consomme les racines, la rhodiola, une plante vivace qui pousse dans les régions froides et jusqu’à 3.000 mètres d’altitude. L’épice curcuma est un autre moyen pour lutter contre la dépression.

Mais prendre des tisanes et des gélules naturelles de ces plantes et épices comme on avalerait des médocs n’est pas la meilleure attitude pour affronter la déprime. Il faut encore réfléchir au pourquoi du comment de ces états d’âme et, si besoin est, il convient de consulter un psychologue. Et puis, on n’oublie pas d’avoir une vie sociale, de voir ceux qu’on aime, de bouger, se promener et faire régulièrement du sport. On pense aussi à méditer : des travaux scientifiques ont montré que la méditation est excellente pour combattre la dépression et acquérir plus de sérénité. Le yoga et les massages offriraient également de belles aides. Tout comme l’acupuncture. À chacun de choisir le remède qui convient à son tempérament !

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