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Emouvant: la fille de Cloclo se livre

Julie Bocquet, la fille naturelle de Claude François, s’apprête à sortir un livre très touchant racontant son parcours d’enfant adopté. Nous l’avons lu en primeur.

Temps de lecture: 5 min

U n documentaire de Paris Première avait attiré l’attention sur cette jeune femme blonde ressemblant beaucoup au créateur du « Téléphone pleure » disparu voici quarante ans. Julie Bocquet est la fille de Cloclo, un test ADN l’a prouvé à 99,99 %. À la fin du mois, aux éditions Luc Pire, Julie fera paraître le récit d’une vie forcément atypique. Avec beaucoup de tact et de pudeur, elle raconte son parcours, de la rencontre de Fabienne, fan de Claude François, avec son idole à aujourd’hui. Julie est née des amours de ce couple illégitime en 1977. La maman, encore adolescente, ne peut garder le bébé. Très rapidement, le 13 juillet 1977, soit deux mois seulement après la naissance dans un hôpital de Gand, la fillette est adoptée par les Bocquet. Dans la famille flamande de Fabienne, on a voulu éviter le scandale. Julie écrit aujourd’hui : « On oblige Fabienne à faire comme si son enfant était mort… » Lorsque Claude François disparaît tragiquement le 11 mars 1978, Julie a dix mois. A-t-il su que Fabienne avait accouché ? Pas sûr.

La terrible révélation

Julie grandit avec Guillaume, un frère né de ses parents biologiques, qui l’a rejoint trois ans après son arrivée chez les Bocquet.

Et puis, un jour, à la faveur d’une conversation qui aurait pu être anodine, le destin de Julie, qui vient d’avoir 8 ans, bascule. Dans la salle de bains, la gamine pose des questions à propos d’un garçon « brun de peau alors que ses parents ne le sont pas ». La maman raconte alors l’histoire de « cet enfant né de parents démunis, contraints de renoncer à l’élever faute de moyens ». Puis Mme Bocquet enchaîne : « Nous avons également recueilli un enfant… » Naïve, Julie lance : « Qui ? » Et elle reçoit cette réponse terrible : « Regarde dans le miroir… »

Dans le livre, l’adulte d’aujourd’hui se souvient : « Je regarde à nouveau ce miroir… Mon image familière s’est estompée, faisant place à une étrangère… La Julie insouciante d’hier a disparu. »

Commence alors pour Julie, devenue à deux mois Bocquet, la quête de sa réelle identité, de celle de l’homme et de la femme qui l’ont conçue. Et aussi une incessante quête d’amour qui, on le comprend à la fin de l’ouvrage, se poursuit encore. Julie entend parler pour la première fois de Claude François, chanteur autrefois connu en Flandre mais tombé dans l’oubli par la suite. Elle découvre ses chansons, son univers. Plus tard, elle rencontre sa maman, Fabienne, avec qui se noue d’emblée une relation forte, très forte même, comme si l’une et l’autre voulaient rattraper le temps perdu, au risque, pour Julie, de délaisser et d’éloigner d’elle ses parents adoptifs.

Mais il est écrit que rien ne sera jamais simple pour cette demoiselle combative qui se cherche à travers tant de pièces manquantes à son propre puzzle. Sa belle complicité avec Fabienne s’estompe (d’autant que celle-ci met au monde un enfant).

Julie, que l’on devine animée d’une volonté farouche de savoir et de comprendre malgré les nombreux obstacles psychologiques jonchant sa route (« Mes parents considéraient l’adoption comme un tabou. Ils préféraient nier et prétendre constituer une famille classique »), s’accroche à des études à Gand (elle est criminologue et psychothérapeute) et veut en quelque sorte répondre à la genèse de son histoire par un tout autre schéma : fonder une famille ! Elle se marie et est bientôt la maman de deux filles, Marie et Amélie. Mais son mariage périclite et, par la suite, Julie éprouve bien des difficultés à trouver l’homme qui lui convient et, surtout, qui demeure à ses côtés.

Ses demi-frères ne répondent pas

La quête d’amour… Elle passe également par son autre famille, les fils reconnus de Claude François, Claude Junior et Marc, qui ne répondent pas à son courrier. Julie souffre d’être niée dans le film « Cloclo » sorti en 2012 mais, grâce à ce long-métrage, elle perce quelques secrets supplémentaires de cet être qui lui manquera toujours. Elle note aujourd’hui : « Mon père n’était pas seulement cet artiste impétueux, ce showman aux côtés excessifs qui mobilisait les foules… Il était également cet homme solaire qui avait semé des myriades d’étoiles dans le cœur de ses admirateurs et qui, peu à peu, s’appropriait le mien… »

Cette incessante quête d’amour, revenons-y encore. Elle était indissociable de Claude François lui-même. Julie écrit : « Qui allait m’aider à exister ? Lorsque j’ai pris conscience de cette peur, j’ai découvert la chanson “En attendant” de mon père et j’ai totalement intériorisé son extrême émotivité, particulièrement palpable dans le film “Cloclo”… Comme lui, j’éprouve un vide immense lorsque je ne suis pas en couple, une peur irrépressible d’être abandonnée… Tant d’amour à donner, tant d’amour indispensable pour exister. »

L’ouvrage que Julie Bocquet vient d’achever constitue un bouleversant cri d’amour à Claude François comme sans doute aucune des personnes qui l’ont fréquenté ne l’avait émis en quatre décennies (et Dieu sait que l’on a jeté tout et n’importe quoi en librairie depuis tout ce temps). Ce livre constitue également – on s’en doute – pour son auteure une vraie thérapie. On lui souhaite avec la même sincérité dont elle a fait preuve au fil des pages d’avoir atteint son but. À lire certes pour les fans de Claude François, mais également pour les lecteurs, comme nous, intéressés par des témoignages hors du commun racontés avec le cœur.

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