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Mickey fête ses 90 ans!

Le personnage de Walt Disney apparaissait pour la première fois dans un cinéma en 1928. Le succès fut immédiat. Saviez-vous que Mickey est né grâce à un... lapin ?

Temps de lecture: 4 min

Le 18 novembre 1928, un cinéma de Broadway, le Colony Theater, propose, en première partie de soirée, un dessin animé intitulé « Streamboat Willie ». Le lendemain matin, le Tout-New York ne parle que de cela ! Dès le soir même, on se bouscule pour ovationner ce qui restera comme le premier film parlant de l’histoire du « cartoon ». Certains ne viennent que pour le voir et quittent la salle avant la projection d’une histoire de gangsters dont on a oublié jusqu’au titre.

Le directeur est abasourdi. Il ne croyait absolument pas au potentiel de ces quelques minutes en noir et blanc, mais le réalisateur, un certain Walt Disney, a tellement insisté qu’il a fini par céder. C’est l’heureuse conclusion d’une aventure qui a commencé quelques mois plus tôt, dans un train, entre New York et Los Angeles. À partir du croquis d’un… lapin baptisé Oswald, qu’il a tenté de lancer sans succès, Walt Disney, 27 ans, imagine un souriceau s’exprimant comme un humain, et capable de s’allonger ou rétrécir à volonté. Il le baptise Mortimer Mouse, mais Lillian, sa femme, détestant ce nom, il l’appelle Mickey Mouse. Il décide de produire un court-métrage, avec un budget limité au produit de la vente de sa voiture. Il retape un hangar quasi désaffecté, qu’il transforme en studio, et engage une mini-équipe de dessinateurs. Avec eux, il construit une histoire où, Mickey, matelot sur un bateau à aubes, affronte Pat Hibulaire et fait la connaissance de Minnie. Pour reproduire les mimiques de son héros, il se place devant une glace, et se dessine. Toujours par souci d’économie, il double la voix de son personnage, et réalise la bande-son en l’illustrant grâce à une clochette de vache, une poêle à frire et des sifflets.

L’engouement est tel que les commandes de courts-métrages affluent par dizaines. Walt Disney engage des collaborateurs à tour de bras et travaille jour et nuit pour satisfaire les demandes. Il signe avec des Suisses son premier contrat de « produits dérivés » : des mouchoirs brodés avec Mickey et Minnie.

À l’origine, il a choisi de faire évoluer son souriceau dans un univers inspiré par ses très jeunes années à la campagne, au cœur du Missouri : une vieille grange, des bottes de paille, un poulailler et quelques animaux, Clarabelle la vache, Horace le cheval et Clara la poulette. Très vite, Mickey déménage dans une ville tranquille et anonyme, où il enchaîne les emplois, en fonction du scénario. Il devient, entre autres, pompiste dans une station-service, vendeur de hot-dogs et livreur de lait. Son univers se développe encore avec l’arrivée de personnages a priori secondaires qui vont rapidement vivre leur propre vie en BD et à l’écran : Donald, Dingo et Picsou.

L’engouement s’étend à l’Europe. Des Clubs Mickey s’ouvrent dans les grandes capitales. Tandis que les quotidiens américains se contentent de publier des strips en bas de page, les Italiens et les Français créent « Topolino » et « Le journal de Mickey », des hebdomadaires qui trouvent immédiatement un large public. Walt Disney mesure la réalité de cet impact en 1935, à l’occasion d’un voyage qui mérite d’être qualifié d’« officiel ». À Londres, il est reçu par le roi George V, à Rome par le Pape Pie XI tandis qu’à Paris, il prononce un discours devant les membres de la Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU.

Le succès demeure lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. En Angleterre et en France, certains directeurs d’écoles primaires, soucieux de ne pas traumatiser un peu plus encore leurs élèves, distribuent des masques à gaz où figure un dessin représentant Mickey ou Minnie.

En 1953, constatant un début de déclin de fréquentation des salles qui projettent les dessins animés de Mickey, Walt Disney annonce officiellement sa décision de mettre un terme à une aventure cinématographique qu’il n’imaginait pas aussi longue. Il n’affiche pas le moindre sentiment de tristesse, bien au contraire. Il semble soulagé. Il avouera à ses proches que Mickey était tellement entré en lui que lorsqu’il traversait une rue, il lui arrivait de regarder derrière lui pour vérifier qu’une voiture n’avait pas marché sur sa queue…

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