Justice: refinancer une institution à bout de souffle
Jusqu’au 26 mai, «Soir mag» va donner la parole aux personnalités politiques et passer en revue les grands enjeux des élections fédérales, régionales et européennes. Cette semaine: qui peut sauver la Justice ? Fissures dans ses murs, comme dans ses fondamentaux, notre Justice s’étiole. Pénurie de moyens, impossibilité matérielle de remplir efficacement ses missions. La mobilisation est générale.
En 1982, de vastes travaux de rénovation du Palais de Justice de Bruxelles étaient lancés. Quatre décennies plus tard, les échafaudages, devenus légendaires sur l’immeuble vétuste, sont toujours là et devraient encore y rester au moins jusqu’en 2028. Premier d’une longue série, un peu partout dans le pays, entre des planchers qui ne résistent plus à l’usure du temps et des plafonds qui tombent, le bilan général des bâtiments abritant le pouvoir judiciaire est aujourd’hui peu glorieux.
Insalubre depuis plus de dix ans et devenu dangereux, le palais de Justice de Namur fut contraint de fermer ses portes le 30 novembre 2018. À Mons, l’état des lieux est tout aussi déplorable : certaines fenêtres ne ferment plus et il pleut dans les salles d’audience et dans les bureaux des greffiers, à tel point parfois qu’on doit y mettre des seaux pour y canaliser l’eau. À Liège, Verviers et Tournai, le personnel, en plein désarroi, se plaint des mêmes problèmes logistiques, de quoi sérieusement empêcher, en outre, le travail des juges.
