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Les 11 ennemis de l’orgasme

Quels sont les éléments qui rendent difficile la jouissance ? Quelque 900 jeunes femmes expliquent !

Journaliste Temps de lecture: 6 min

Peu de femmes jouissent. Le plaisir peut être là mais non son apex. L’orgasme n’est pas offert aux femmes comme il l’est aux hommes. Les chiffres l’attestent : 65 % des femmes hétéros contre 95 % des hommes ont déclaré avoir « souvent ou toujours » un orgasme selon une étude menée en 2017 auprès de 52.000 personnes âgées de 18 à 59 ans… De plus si le rapport se limite à la seule pénétration ; elles ne sont que 18,4 % à jouir.

Pourtant vivre ce précieux moment vire de plus en plus à l’obsession en ces temps qui sacralisent l’épanouissement sexuel au sein du couple et la réciprocité des plaisirs. Les deux partenaires se doivent de jouir aujourd’hui, égalité des sexes et des plaisirs oblige !

Une femme sur deux a des difficultés

Mais si la jouissance se prend et s’apprend seule et à deux, il est intéressant de savoir quelles sont les causes les plus fréquentes de cette difficulté orgasmique. Trois chercheurs de l’université de Valparaiso dans l’Indiana, David Rowland, Laura Cempel et Aaron Tempel ont voulu identifier les obstacles qui se dressaient sur la route vers le 7e ciel. Ils ont ainsi interrogé pas moins de 913 jeunes femmes de plus de 18 ans pour se rendre compte d’abord qu’elles étaient effectivement nombreuses – pas moins de la moitié et très exactement 452 – à connaître de telles difficultés : 45 % ont même signalé des problèmes d’orgasme lors de la moitié des expériences sexuelles, 25 % dans trois quarts des expériences sexuelles et 30 % lors de presque toutes les expériences sexuelles.

Mais toutes n’étaient pas pour autant perturbées par cette réalité. Pour plus d’une sur trois, cela ne posait pas de problème. Sans doute l’orgasme leur est-il accessoire car il n’est pas associé à la féminité comme il l’est le cas pour l’homme. Nombre de femmes n’ont pas le sentiment d’être inaccomplies, de perdre leur féminité, si elles ne connaissent pas l’apex du plaisir au contraire de beaucoup d’hommes qui se sentent ébranlés dans leur virilité quand ils ne parviennent pas à jouir.

Onze obstacles épinglés

Mais retour à l’étude sur les causes de ces difficultés orgasmiques. Les 3 chercheurs ont commencé par former des groupes de discussions pour épingler les facteurs communément considérés comme contraires à la jouissance. Onze éléments ont été retenus qu’ils ont soumis aux 913 femmes de l’étude :

1. Je ne suis pas intéressé par le sexe avec mon partenaire.

2. Mon partenaire ne semble pas intéressé par le sexe avec moi.

3. Je n’aime pas le sexe avec mon partenaire.

4. Mon partenaire ne semble pas aimer le sexe avec moi.

5. Je ne suis pas suffisamment excitée / stimulée pendant les rapports sexuels.

6. Je ne suis pas suffisamment lubrifiée pendant les rapports sexuels.

7. J’ai des douleurs et / ou des irritations pendant les rapports sexuels.

8. Nous n’avons pas assez de temps pendant les rapports sexuels.

9. Je suis mal à l’aise ou gênée par mon corps / mon apparence.

10. Je pense que des médicaments ou des problèmes de santé empêchent d’avoir un orgasme.

11. Je sens que mon stress et / ou mon anxiété font qu’il est difficile d’avoir un orgasme.

12. Autre

Stress et anxiété, les plus grands ennemis du plaisir

Et le premier obstacle le plus cité par les 913 femmes de l’étude fut le stress et l’anxiété (58 %). On ne s’étonnera pas de ce pourcentage car la jouissance a besoin de lâcher prise et de détente pour surgir. Mais la vie – si ce n’est la double vie – que mènent les femmes, n’est guère propice à la détente. Sans compter que plus on angoisse à l’idée de ne pas avoir d’orgasme, moins on l’aura.

Pas assez de stimulation

Deuxième raison invoquée : l’excitation ou les stimulations insuffisantes (48 %). On ne dira jamais assez aux hommes que le plaisir féminin s’obtient difficilement si le rapport se limite à la seule pénétration. Il faut intégrer tous les jeux sensuels et sexuels, parmi lesquels les baisers, caresses génitales et le sexe oral qui sont les trois meilleurs moyens d’offrir l’orgasme aux femmes. On s’embrasse, se caresse, se lèche en faisant attention à la sensibilité du clito qui est un organe superbe dévolu au seul plaisir mais hypersensible. Il faut l’approcher avec la plus grande douceur ! Mais si les hommes doivent connaître ce trio magique et ne pas limiter le rapport sexuel au coït, les femmes peuvent ne pas subir mais dire à leur partenaire ce qu’elles aiment ou ne pas craindre de se caresser pendant le rapport.

Un rapport trop bref et manque de confiance physique

Autre cause invoquée : la brièveté de le relation sexuelle (40 %). Les rapports sont trop courts pour que les femmes jouissent. On le sait, la durée moyenne d’un coït est de 5 minutes alors que les femmes ont besoin généralement de 12 minutes pour jouir lors d’une pénétration. À nouveau, il faut changer les comportements, ne pas se contenter d’une rapide pénétration mais élargir les scripts pour y intégrer tout ce qui fait plaisir aux deux partenaires.

Quatrième élément qui nuit au plaisir : l’image du corps (28 %). Ce problème se dépasse aussi même si le travail est assurément lent et long et très psy. Mais pour y aider, on soulignera que si l’excitation masculine se nourrit du visuel, elle n’a pas besoin de la perfection physique.

Douleurs et manque de lubrification

Autre cause, la cinquième : la douleur ou l’inconfort physique (25 %). Sans doute est-il important de dire à l’autre son inconfort et de changer de position si elle est douloureuse.

Sixième élément : le manque de lubrification (24 %). Souvent la lubrification est insuffisante en raison de changements hormonaux, prise de médicaments, de manque d’hydratation comme d’excitation. Mais des produits performants existent sur le marché : des lubrifiants à l’eau ou à base de silicone ou encore à l’huile qui facilitent le plaisir.

Problème de santé

Septième cause d’importance évoquée par l’étude : les problèmes de santé et les médicaments (17 %). Quoi de plus normal qu’en cas de souci de santé, la jouissance ne soit pas au rendez-vous.

Les autres causes proposées par l’étude ont récolté moins de 10 % de réponses.

Des causes souvent liées les unes aux autres

Bien sûr, ces causes peuvent se cumuler et elles s’additionnent d’autant plus que souvent elles sont liées. Le stress peut être dû à une mauvaise image corporelle de soi et le manque de lubrification peut être redevable à la rapidité du rapport et entraîner des douleurs.

Mais à examiner ces causes, on se dit qu’elles peuvent être dépassées et que l’orgasme féminin pourrait être plus fréquent pour peu que le couple change ses comportements sexuels et sorte d’une sexualité phallo-centrée, axée sur la seule pénétration. Sans doute davantage d’hommes doivent – ils être plus attentifs au fonctionnement sexuel de leur partenaire féminine. Mais celles-ci doivent aussi arrêter de subir et dire ce qui les fait jouir. La chose n’est guère aisée mais la communication sexuelle est essentielle : il faut dire à l’autre ce qu’on ressent et ce qu’on aime ! Ces changements valent la peine car l’épanouissement sexuel des deux partenaires renforce leur entente et offre à chacun la confiance en soi.

Women’s Attributions regarding why they have difficulty reaching orgasm, article de David Rowland et Laura M. Cempel et Aaron Tempel publié dans Journal of Sex et Marital Therapy en janvier 2018.

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