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Canada : un égout crache depuis deux ans du sang contaminé

Les flots déversés inquiètent les protecteurs de la vie marine. Et pour cause : ils contiennent un virus qui peut être fatal pour les saumons.

Temps de lecture: 2 min

La scène n’est pas vraiment ragoûtante, pas du tout d’ailleurs. Dans une baie près de Vancouver, une bouche d’égout crache en continu un nuage rouge qui s’éparpille dans le Pacifique. Un rouge profond qui ne relâche pas que du sang. Il s’agit d’un petit cocktail de globules rouges, d’écailles, de vers et, cerise sur le gâteau, d’un parasite au doux nom de réovirus pisciaire. En cause : une entreprise de transformation de saumon d’élevage.

Deux ans et rien n’a changé

Celui qui a donné l’alerte est le photographe Tavish Campbell. Déjà en 2017, il s’est rendu sur les lieux, a prélevé un échantillon et l’a fait analyser. C’est là qu’il a détecté le virus. Cet agent infectieux n’est connu que depuis le début des années 2010 mais il soulève des inquiétudes au Canada. Il est connu pour infecter les saumons d’élevage et il pourrait s’étendre à ceux sauvages s’ils sont en contact. Le risque pour eux : rien de moins que la mort par hémorragie interne. D’où la préoccupation de Campbell.

Après deux ans, le photographe espérait qu’avec l’émergence d’un débat sur le virus au pays à la feuille d’érable, les choses changeraient. De retour sur les lieux, sa déception est immense. Tout est resté en l’état. Pire : il a constaté que l’égout se situe à un « un passage très emprunté par les saumons sauvages lors de leur migration ».

Un virus toujours plus présent dans les débats

L’entreprise mis en cause dans cette affaire a tenu à réagir auprès de nos collègues de CTV News. « Même si nous ne faisons pas de test pour le virus nous avons confiance en la capacité de ce processus de désinfection à tuer bactéries et virus. Dès que le système sera finalisé, nous serons heureux de continuer à prouver notre transparence ». Elle assure par ailleurs que des efforts ont bien été réalisés depuis 2017, contrairement à ce que Campbell dit.

Le gouvernement provincial doit encore envoyer un inspecteur sur place. L’affaire devient de plus en plus sensible au Canada. Début 2019, il a été révélé que le ministère en charge du dossier n’avait pas effectué de tests sur ce virus lors de la délivrance de permis sur les saumons d’élevage.

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