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Elisabeth Moss: «J’ai toujours eu envie de jouer dans un film d’horreur»

Elisabeth Moss a un talent rare : celui de nous tordre le ventre et de nous faire serrer les mâchoires à chacune de ses apparitions.

Temps de lecture: 5 min

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C’est le cas lorsqu’elle enfile la cape rouge de June dans la série « La servante écarlate ». June est mise à genoux par une société totalitaire. Elle est dominée par des hommes qui l’utilisent dans le simple but d’avoir une descendance. Mais même si elle est réduite au silence, elle garde toujours le poing levé et fait gronder la révolution.

Elisabeth Moss fait également monter la tension lorsqu’elle se glisse dans la peau de Cecilia dans le film d’horreur au thème terriblement actuel, « The Invisible Man », en salles ce mercredi. Elle y joue le rôle d’une femme coincée dans une relation abusive. Alors qu’elle croit avoir réussi à échapper à l’emprise de son ex violent, Cecilia découvre qu’il a trouvé le moyen d’être invisible et qu’il prend un malin plaisir à la terroriser et à ruiner son équilibre brièvement retrouvé. Leigh Whannell, scénariste des sagas d’horreur « Saw » et « Insidious », réinvente le genre avec « The Invisible Man ». Elisabeth Moss n’a pas hésité longtemps avant de lui faire confiance. Nous l’avons rencontrée dans un hôtel chic de West Hollywood.

Cela vous plaisait de jouer dans un film d’horreur ?

Je veux faire un film d’horreur depuis mes 11 ans ! Mais je voulais faire un film vraiment bon et réellement effrayant. Ce film-là, je me suis dit qu’il était pour moi parce qu’il y avait un personnage intéressant, stimulant et un véritable arc dramatique. Cette relation abusive était au centre d’un ensemble vraiment flippant. J’ai eu l’impression que je pouvais apporter quelque chose. Leigh a écrit un très très bon scénario. Et c’est raconté du point de vue de la victime, ce qui est très rare.

Leigh Whannell est aussi à l’origine de la saga « Saw » ? C’est un film d’horreur que vous aimez ?

Leigh a redéfini le genre du film d’horreur. C’était vraiment le premier film d’horreur comme ça et puis, ça a été répété, à des degrés divers. Quand il y a un succès, tout le monde essaie de le copier. Mais c’était quelque chose d’incroyablement nouveau à l’époque. Est-ce que « L’homme invisible » va redéfinir le genre ? En tout cas, il y a une demande. On ne peut pas continuer à faire des films qui ne sont qu’un enchaînement de morts. Il faut avoir une histoire racontable. Une histoire qui touche vraiment. C’est ce que nous avons ici. C’était une idée simple mais il en a fait quelque chose de relativement complexe et il l’a exécutée brillamment.

Isopix
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« Nous, les femmes, nous pouvons être fortes »

Plus Cecilia supplie ceux qui l’entourent de la croire, moins ils donnent du crédit à ce qu’elle raconte. C’est ce que vivent de nombreuses femmes coincées dans une relation toxique. Est-ce que faire ce film, c’est une manière de dire aux femmes qui se trouvent dans ce type de situation que vous les soutenez ?

Absolument. Il y a des hommes et des femmes qui sont dans ces situations, dans notre génération. Je peux seulement parler de mes expériences en tant que femme, de ma perspective, mais je pense qu’on a tous connu, à des degrés plus ou moins forts, ce genre de situations. On essaie de dire quelque chose et personne ne croit ce qu’on dit. On nous croit folles. Ou alors on en parle et on nous dit qu’on est trop sensibles ou trop compliquées. C’était important pour moi que nous soyons aussi complets que possible au sujet des différentes formes d’abus qu’on peut vivre dans la réalité. Les abus peuvent être physiques, émotionnels, psychologiques, et peuvent faire tellement de dégâts. C’est traumatisant. On voulait être sûrs de trouver la vérité et de l’honorer autant que possible.

Comment expliquez-vous qu’on pense à vous pour ce genre de personnages, des femmes qui sont au centre de relations abusives mais qui se battent pour s’en sortir ?

Nous, les femmes, nous pouvons être fortes, nous pouvons avoir peur mais nous pouvons aussi nous battre. Il y a beaucoup de gens intelligents, de gens forts, qui se retrouvent dans des situations comme ça. Ce n’est pas une question de faiblesse. Il y a des relations qui peuvent sembler fonctionner mais qui ne sont pas si simples. La violence émotionnelle, c’est une tactique. Elle part, il pleure, elle revient et ça recommence. C’est un cycle terrifiant. Je cherche des personnages qui ont ces différentes couches, ces différentes épaisseurs. Je suppose que je suis connue pour jouer ce personnage, mais c’est parce que c’est cela qui m’intéresse. C’est ça que je trouve stimulant et agréable.

Quelle a été la partie la plus difficile lors du tournage de « The Invisible Man » ? Le tunnel émotionnel dans lequel le film vous invite à vous plonger ou bien la partie physique ? Parce que vous avez quand même dû vous battre avec l’homme invisible tout en vous assurant d’être crédible...

Le plus difficile est la partie physique, clairement. Je suis plus habituée à l’aspect émotionnel. Le physique était plus difficile parce que je n’ai absolument aucun intérêt pour le sport. Je ne cours pas, je ne fais rien. (Elle rit.) C’était un nouveau challenge : j’ai dû m’entraîner pour ces combats, j’ai dû répéter. Je suis arrivée à être cette personne pendant un certain temps. Mais je me disais que j’aurais peut-être dû aller à la salle de sport avant. (Elle éclate de rire).

Que pouvez-vous nous dire sur la prochaine saison de « La servante écarlate » ?

On commence à tourner le 2 mars et on finira en août. Je ne peux pas vous dire grand-chose, vous vous en doutez. Mais je suis contente de retrouver June, qui m’inspire tous les jours. Elle me pousse à être une femme forte et à défendre les causes que je considère comme importantes.

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