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Nicolas Bedos diffuse sur France Inter sa lettre d’adieu à son père (vidéo)

Le fils de l’humoriste, décédé ce 28 mai, a voulu lui rendre un dernier hommage sur les ondes de France Inter.

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Guy Bedos était aimé dans toute la France et ailleurs. Après la cérémonie faite en son honneur à Saint-Germain-des-Prés, c’est donc logiquement que son fils, Nicolas Bedos, a voulu que le public bénéficie lui aussi d’un moment de recueillement. Il a donc demandé à l’animateur Augustin Trapenard de lire sur France Inter sa lettre d’adieu à son paternel.

« Tu n’es pas mort : tu dors enfin »

Dans la première partie de sa lettre, il décrit les derniers moments de Guy Bedos : « Papa, une dernière nuit près de toi. Des bougies, un peu de whisky, ta main si fine et féminine qui serre la mienne jusqu’au p’tit jour du dernier jour. Ton regard enfantin qui désarme un peu plus le gamin que je redeviens. Au-dessus de ton lit, un bordel de photos, de Jean-Loup Dabadie à Gisèle Halimi, de Desproges à Camus en passant par Guitry. Ça ne votait pas pareil, ça ne priait pas les mêmes fantômes, mais vous marchiez groupés dans le sens de l’humour et de l’amour. Au bout de tes jambes qui ne marchent plus, tes chats, sereins comme des gardiens. Sur la table de nuit, un fond de verre de Coca, ultime lien entre ce monde et toi […]. Fâché de ne plus pouvoir parler, tu envoies des baisers muets à ta femme adorée, à ta fille bien-aimée, à la fenêtre de l’Île-Saint-Louis, au soleil que tu fuis ».

Nicolas Bedos revient ensuite sur la carrière de son père, empreinte d’un humour provocateur : « Tu auras mélangé les vacheries et l’amour jusqu’au baisser de rideau. Les 'foutez l’camp' et les 'je t’aime'. Caresses et gifles, jusqu’au bout. Incorrigible cabotin, tu avais bien prévu ton coup : dans ton dernier morceau d’mémoire, tu avais mis des 'Vous êtes beaux, je suis heureux, j’ai de la chance. C’est ta mère, là, devant moi ? C’est ma femme ? Oh ! Tant mieux ! On va t’emmener, maintenant, dans ton costume de scène. Celui des sketches et des revues de presse, des télés et des radios, celui qui arpenta la France, en long en large et en travers de la gorge de certains maires ».

Arrive enfin le moment des adieux, celui du dénouement final : « J’ai dénoué ta cravate noire. On va t’emmener où tu voulais, c’est toi qui dictes le programme, c’est toi qui conduis sans permis. D’abord à l’église Saint-Germain, tu n’étais pas très pote avec les religions, mais les églises, ça t’emballait. […] Il y aura des athées, plein d’arabes et plein de juifs. Ça aurait consterné ta mère, tu aurais bien aimé que ta mère soit fâchée. Puis on t’envole en Corse, dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d’Alger. On va chanter avec Izia et les Tao, du Higelin, du Trenet, du Dabadie et Nougaro. On va t’faire des violons, du mélodrame a capella : faut pas mégoter son chagrin, à la sortie d’un comédien. Faut se lâcher sur les bravos et occuper chaque strapontin. C’est leur magot, c’est ton butin », écrit Nicolas Bedos avant de conclure : « D’autant que je sens que tu n’es pas loin... Tu n’es pas mort : tu dors enfin ».

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