Accueil Actu Soirmag

Les pays dirigés par des femmes ont mieux fait face à la crise sanitaire

Une étude se basant sur l’analyse de 194 pays montre que les chefs d’Etat masculins ont été moins performants contre le coronavirus. Les auteures y vont de leurs hypothèses pour expliquer ce résultat.

Temps de lecture: 3 min

C’est un préjugé répandu : les femmes sont plus douces, plus attentionnées et attentives que les hommes. Pourtant, une étude publiée par le Centre for Economic Policy Research et le Forum économique mondial montre que celles-ci pourraient bien se prévaloir de telles qualités dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les deux chercheuses à l’origine de cette analyse concluent en effet que les pays dirigés par des femmes auraient eu des résultats « systématiquement et significativement meilleurs » dans le cadre de la crise sanitaire. Pour tenter d’aller plus loin, elles y vont de leurs propres explications.

Une conclusion catégorique

Dans cette étude, des Etats comme l’Allemagne de Merkel, la Nouvelle-Zélande de Jacinda Ardern et l’île de Taiwan de Tsai Ing-wen ont été comparés aux résultats épidémiques obtenus dans des pays voisins. Bilan après avoir passé en revue 194 pays, soit pratiquement le monde entier : « Nos résultats indiquent clairement que les femmes dirigeantes ont réagi plus rapidement et de manière plus décisive face à des décès potentiels », a déclaré au Guardian Supriya Garikipati, économiste du développement à l’université de Liverpool. « Dans presque tous les cas, elles ont réagi plus tôt que les dirigeants masculins dans des circonstances similaires. Bien que cela puisse avoir des implications économiques à plus long terme, cela a certainement aidé ces pays à sauver des vies, comme en témoigne le nombre nettement inférieur de décès dans ces pays ».

Selon elle, les femmes à la tête d’un pays ont également été « peu enclines à prendre des risques en ce qui concerne la vie » en fermant par exemple les frontières rapidement, comme dans le cas de la Nouvelle-Zélande. Elle espère aussi que cette étude serve « de point de départ pour éclairer la discussion sur l’influence des dirigeants nationaux dans l’explication des différences dans les résultats de cas de coronavirus des pays ».

Si les cas de l’Allemagne, de la Nouvelle-Zélande et de Taïwan sont largement analysés, aucune mention supplémentaire n’est par contre faite de la Belgique, dirigée par Sophie Wilmès (sans compter la ministre de la Santé publique fédérale Maggie De Block). Le plat pays a pourtant payé un lourd tribut de l’arrivée du coronavirus, avec un des bilans humains les plus importants au monde rapporté au nombre d’habitants. Est-ce dès lors une exception à la règle ? A moins que ce soit le fait que la compétence de la Santé dépende aussi des régions, toutes dirigées par des hommes ? Ou alors faut-il trouver une explication ailleurs que dans le sexe du dirigeant ? Comme le disent les chercheuses de l’étude, la discussion est ouverte.

Notre sélection vidéo

Sur le même sujet

Aussi en Société

Voir plus d'articles

À la Une