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Beyoncé, Rihanna et d’autres personnalités dénoncent les violences policières au Nigéria

En adoptant le hashtag #EndSARS, plusieurs célébrités ont montré leur soutien aux jeunes qui manifestent contre le pouvoir nigérian. Le but : en finir avec une unité de police aux allures de bande criminelle, le SARS.

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Sans faire attention, on pourrait croire à un hashtag qui appellerait à lutter contre le Covid-19, aussi appelé SARS-CoV-2. Or pas du tout ! Extrêmement populaire ces derniers jours, #EndSARS est destiné à manifester contre une unité de police nigériane particulièrement violente du même nom, la « Special Anti-Robbery Squad » (SARS). Originellement conçue pour faire la chasse aux voleurs, elle rime désormais avec « banditisme » selon les dires de son propre créateur, Fulani Kwajafa, à la BBC, qui constate les actes de tortures voire de meurtres commis dans l’impunité totale. Alors que les manifestations contre le SARS sont particulièrement fortes ces derniers jours, plusieurs personnalités ont montré leur soutien aux jeunes qui dénoncent l’unité de police.

« Nous sommes avec vous »

C’est donc en reprenant le hashtag utilisé par les manifestants que Beyoncé a montré son indignation sur Instagram. « J’ai le cœur brisé de voir la brutalité insensée qui se déroule au Nigeria. Il faut mettre un terme au SARS », dit-elle tout en redirigeant vers une liste d’organisations qui soutiennent les mouvements de protestation. « A nos sœurs et frères nigérians, nous sommes avec vous », conclut Beyoncé.

Sur Twitter, c’est Rihanna qui a fait de même. « Je ne peux supporter de voir cette torture et cette brutalité qui continuent d’affecter les nations à travers le monde », s’émeut-elle. « C’est une telle trahison envers les citoyens. Les personnes qui sont présentes pour nous protéger sont celles dont nous avons le plus peur, peur qu’ils soient nos meurtriers ». La rappeuse Nicki Minaj a elle aussi tenu à réagir : « Je prie et me range du côté des braves jeunes gens au Nigeria qui affrontent cette violence insensée. On vous entend. #EndSARS ».

Un mouvement sans leader qui prend de l’ampleur

Ces soutiens arrivent suite à l’annonce de la dissolution de l’impopulaire SARS le 11 octobre dernier. Une nouvelle à laquelle les manifestants n’ont pas cru puisque le gouvernement nigérian promet depuis 2016 de s’occuper du problème. Depuis deux semaines, des protestations éclatent dans tout le pays grâce à une mobilisation efficace et sans leader sur les réseaux sociaux. « Les autorités nigérianes sont dépassées par l'ampleur du mouvement », analyse pour France Info l’universitaire Nana Nwachukwu. « Elles recourent à toutes les tactiques dont elles disposent. Pendant 'Occupy Nigeria' (2012), qui était jusqu'à présent la plus grande mobilisation sociale au Nigeria pour réclamer la bonne gouvernance, les autorités ont réussi à briser le mouvement par le biais de ces leaders. On a offert de l'argent à certains, des postes à d'autres [ ...] Mais cette fois-ci, puisqu'il n'y a pas de leaders, le gouvernement est confus [...] Ils craignent que cela ne devienne une révolution ».

Le 20 octobre, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques au pont à péage du Lekki Toll Gate, à Lagos. Bilan : au moins 12 morts. Qualifié de « massacre », cela a eu pour seul effet de renforcer encore plus la mobilisation. Les protestataires demandent maintenant qu’au-delà du démantèlement du SARS, le gouvernement traduise en justice ses membres. Au lieu de cela, ils redoutent que le transfert des compétences du SARS au SWAT (Special Weapons and Tactics) ne serve à noyer le poisson.

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