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Amélie Nothomb victime plusieurs fois de racisme au Japon: «Ils m'ont déshabillée pour voir si j'étais blanche partout» (vidéo)

L’écrivaine belge a raconté les multiples exemples de racisme qu’elle a dû subir au pays du soleil levant, que ce soit dans le métro, à l’école ou avec sa belle-famille.

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Si on connaît plutôt le racisme tel qu’on le retrouve en Europe, on sait moins ce qui se passe ailleurs. Le témoignage d’Amélie Nothomb sur le plateau de « 6 à la maison », sur France 2, donne en ce sens une bonne idée sur cette question. Née à Kobe, elle a vécu une partie de son enfance au Japon et y est retournée plus tard une fois adulte. Elle est donc là-bas chez elle et pourtant, elle n’échappe pas à des remarques racistes choquantes.

« La peur de l’autre, elle est partout »

Le premier exemple qu’Amélie Nothomb donne, c’est celui des transports en commun. « Combien de fois m'est-il arrivé dans le métro de Tokyo de m'asseoir à côté de quelqu'un et de voir la personne se lever d'un air dégoûté et commenter à son voisin : 'Ces blancs sentent tellement mauvais' ». Dans l’entreprise pour laquelle elle a travaillé, là aussi son origine était un problème. « Je suis d’accord que j’étais certainement la pire employée du monde mais ce n’était pas que pour ça », assure-t-elle. Dans sa belle-famille aussi, ce n’était pas beaucoup mieux. « Je me suis fiancée avec un garçon japonais absolument charmant, ma belle-mère était consternée ».

Anne-Elisabeth Lemoine l’invite ensuite à parler de quand la romancière était petite, et là aussi il y a eu un exemple flagrant de racisme. « Dans la petite enfance, j'étais la seule blanche à l'école japonaise. Et à la fin de la récréation, on m'a retrouvée en-dessous de tous les autres enfants qui m'avaient déshabillée, parce qu'ils voulaient voir si j'étais blanche partout... C'est intéressant d'être aussi l'objet d'un racisme : on sait quel effet ça fait », explique-t-elle. « La peur de l’autre, elle est partout », ajoute-t-elle, en écho à Manu Katché qui a lui aussi été victime de racisme, et à Carla Bruni qui s’est rappelée de la fois où elle a vu Naomi Campbell être traitée comme si elle était « Al Capone » dans un aéroport canadien.

Un problème sensible

Le racisme est un sujet qui est encore difficilement abordé au pays du soleil levant. Le dernier exemple frappant date justement de cette semaine. Dans sa dernière publicité au Japon, Nike dénonce le harcèlement scolaire et le racisme, notamment envers une fille d’origine africaine et une autre d’origine coréenne. Le but : promouvoir la tolérance. Mais cela n’a pas été au goût de tout le monde et les réactions ont été très mitigées. Sur Youtube, il y a eu 50.000 « j’aime » contre 30.000 « je n’aime pas », beaucoup d’internautes accusant la marque de chaussures d’être « anti-japonaise » pour balayer la question du racisme d’un revers de main.

Plusieurs personnalités métisses ont également subir ce problème. C’est notamment le cas de Ariana Miyamoto qui a reçu un grand nombre d’insultes lorsqu’elle a été élue Miss Japon 2015. La tenniswoman Naomi Osaka a elle aussi confié au « Wall Street Journal Magazine » d’être la cible perpétuelle de « micro-agressions » concernant ses origines.

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