Pour prévenir le suicide, tout le monde a un rôle à jouer
La crise du coronavirus fait craindre le pire aux spécialistes de la santé mentale. Les premiers chiffres disponibles tendent à leur donner raison. Pourtant, des solutions existent face à l’apparente fatalité de l’impasse suicidaire.
Cheveux rouges, tatouages et large sourire… Alysson pétillait jusqu’à ce qu’elle mette fin à ses jours. Au milieu du mois de novembre, la Liégeoise devient le symbole de la détresse dans laquelle sont plongées de nombreuses personnes, minées par l’impact financier de la crise du coronavirus ou la solitude du confinement. À 24 ans, elle venait de réaliser son rêve : ouvrir un salon de coiffure dans la Cité ardente. Elle avait placé toutes ses billes dans ce projet, puis avait dû fermer à cause du regain du Covid-19. La deuxième vague a eu raison de son établissement et a aussi placé Alysson dans le rouge. « Je ne sais plus subvenir à mes besoins primaires. Donc manger, payer mes factures, me chauffer, ça devient très compliqué financièrement », disait-elle. Abattue, elle s’est suicidée. Son histoire a ému la Belgique entière : personne n’est à l’abri des déboires psychologiques qu’engendre cette crise. Nicolas Miest, psychologue au Centre de Prévention du Suicide (CPS), analyse : « Le suicide est multifactoriel.