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Les différences et les ressemblances entre la série «Doc» (TF1) et l’histoire vraie derrière

Pour réaliser la série, les scénaristes se sont librement inspirés d’un chef de service italien amnésique.

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Mai 2013, Pierdante Piccioni, chef des urgences à Lodi, en Lombardie, se réveille. Il est à l’hôpital. Quelques heures avant, il a eu un accident mais s’en est sorti. Par contre, il ne s’en souvient pas, tout comme tout ce qu’il a vécu depuis le 25 octobre 2001. Douze années de sa vie se sont envolées, comme s’il ne s’était jamais rien passé.

C’est sur base de cette étrange histoire qu’a été écrit le scénario de la série « Doc », qui a fait fureur en Italie avant d’être diffusée en France sur TF1 à partir d’hier. Mais entre la réalité et la fiction, quelques éléments ont été adaptés pour les besoins de la télé. Dans un livre, « Meno 12 » (Moins 12), Pierdante Piccioni raconte ce qui lui est vraiment arrivé.

Un black-out quelque peu différent

Tout d’abord, la base est la même. Dans la série comme avec l’histoire de Pierdante Piccioni, il est question d’un chef de service (même si dans « Doc » il n’est pas en charge des urgences) qui a perdu les souvenirs de ses douze dernières années. « Je n'arrivais pas à réaliser ce qui se passait autour de moi. Alors je suis resté muet. Je me contentais d'écouter pour essayer de comprendre qui j’étais et le monde qui m’entourait », raconte le médecin de Lodi. Cela dit, l’élément déclencheur n’est pas le même. Dans la réalité, c’est un accident de voiture qui est la cause de l’amnésie. Dans le cas d’Andrea Fanti (le personnage principal de la série), c’est une balle reçue dans la tête qui va tout faire basculer. Un choix motivé du fait que cet événement est lié à d’autres parties du scénario.

Les deux personnes ont cependant en commun le fait de se retrouver complètement déboussolées dans leurs nouveaux mondes, comme si elles avaient voyagé dans le temps. Autant Pierdante Piccioni qu’Andrea Fanti découvrent par exemple les smartphones, des appareils complètement étrangers pour eux. Cependant, il y a un décalage de datation. Le premier a tout oublié entre 2001 et 2013, le second entre 2008 et 2020 (question d’être en phase avec l’époque actuelle et donc avec le public). Il y a donc des différences d’anecdotes. Piccioni raconte ainsi : « Un jour, on m’a montré la photo d'un grand homme noir, grand… Je pensais qu'il était basketteur. C'était le président Obama ! Je ne pouvais croire qu'un Noir puisse être président des États-Unis ».

Une empathie renforcée dans les deux cas

Autre ressemblance : les deux hommes ont tous les deux eu deux enfants et Pierdante Piccioni a lui aussi été choqué de les voir adultes alors qu’il croyait les avoir vu enfants peu avant (ils avaient 8 et 11 ans en 2001). Par contre, le médecin de Lodi a deux fils, et pas un garçon et une fille. Il n’a pas non plus appris au réveil la mort d’un de ses enfants.

Enfin, les scénaristes ont directement repris plusieurs éléments bel et bien réels. Après son accident, Pierdante Piccioni a lui aussi accru son empathie vis-à-vis des autres, « parce que je n'oublie pas qu'avant j'étais un patient » dit-il. Comme Andrea Fanti, il n’a pas non plus voulu abandonner son travail de docteur, même s’il a dû l’adapter. « Aux urgences, j’étais le médecin des entrées. Je suis devenu celui des sorties », raconte-il. Il a donc réétudié tout ce qu’il avait besoin de réapprendre sur son métier et il travaille toujours dans la région de Lodi, là où l’épidémie de coronavirus a commencé en Italie. Mais après tout ça, Pierdante Piccioni n’a toujours pas pu récupérer des souvenirs qui semblent perdus à jamais. « On peut vous raconter les événements. Mais on ne peut pas vous rendre vos émotions », se désole Pierdante Piccioni.

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