Accueil Actu Soirmag

La «répulsion» du chef de gouvernement espagnol suite aux affaires fiscales de l’ex-roi d’Espagne

Suite à l’annonce de la régularisation d’une dette de la part de l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos, le chef du gouvernement espagnol a rappelé que c’était « le comportement d’une personne » qui était en cause et non celui de la monarchie.

Temps de lecture: 3 min

L’avocat de Juan Carlos a informé que l’ancien roi d’Espagne venait de payer une de ses dettes de 4,4 millions d’euros. Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir le gouvernement espagnol. Ce paiement a pour but de régulariser les obligations fiscales de Juan Carlos et éviter des poursuites judiciaires. Ces frais sont le fruit de vols en jets privés dont l’ancien roi a bénéficié et qui ont été payés par une fondation basée au Liechtenstein.

Malgré tout, le chef du gouvernement, Pedro Sánchez s’est adressé à la presse et a exprimé « de manière catégorique le même sentiment que la majorité des Espagnols, qui est la répulsion » face à ces « conduites inciviques ». Il a aussi tenu à rappeler qu’il était là question du « comportement d’une personne » et non de la monarchie en tant qu’institution.

Trois enquêtes sont ouvertes

Ces litiges fiscaux ne sont pas les premiers pour Juan Carlos. L’homme a déjà réglé une première fois en décembre dernier, une dette de près de 680.000 euros à l’administration fiscale. Celle-ci était une régularisation suite à une enquête anti-corruption portant sur l’utilisation de cartes de crédit liées à des comptes bancaires aux noms d’un entrepreneur mexicain et d’un officier de l’armée de l’air espagnole. L’ancien roi aurait-il utilisé des prête-noms pour blanchir de l’argent à partir de la fin de son immunité en tant que chef d’État ?

Les soupçons sur les origines de la fortune de Juan Carlos continuent de s’étoffer depuis sont départ en août dernier à Abu Dhabi. L’homme de 83 ans est aujourd’hui au cœur de trois enquêtes. La première cherche à déterminer si l’ancien roi a touché des commissions dans l’attribution d’un marché à des entreprises espagnoles pour construction de ligne de train à grande vitesse en Arabie Saoudite en 2011.

Une autre porte sur un rapport rendu par le service de prévention du blanchiment de capitaux. Ce dernier fait part de sociétés qui pourrait être liées à Juan Carlos et qui sont situées dans des paradis fiscaux.

Une image de la monarchie salie

Le chef de gouvernement a exprimé « tout son soutien » à l’actuel roi Felipe VI, fils de Juan Carlos. Felipe VI a pris ses distances vis-à-vis de son père une fois monté sur le trône. Par la même occasion, il lui a retiré ses indemnités annuelles d’environs 200.000 euros. Pour les experts et la politologue Cristina Monge de l’Université de Saragosse, cette régularisation « salit encore l’image » de l’ancien roi.

Pour la politologue, cette situation peut aussi représenter un danger pour le parti socialiste au pouvoir qui doit faire face au discours antimonarchique de Podemos, partenaire au gouvernement. Pour l’un des députés de Podemos, le parti radical de gauche du gouvernement c’est une « honte que l’ex-roi continue à verser « volontairement » au fisc des millions qu’il aurait dû déclarer il y a des années ». Pour lui, la justice semble faire bénéficier à Juan Carlos d’une « impunité ».

La rédaction avec l’AFP

Notre sélection vidéo

Sur le même sujet

Aussi en Société

Des dromadaires attendus à Paris ce samedi

La Fédération française pour le développement des camélidés en France et en Europe avait prévu de faire défiler une cinquantaine de dromadaires, chameaux, lamas et alpagas samedi des quais de Seine. Le parcours a été revu.

Voir plus d'articles

À la Une