Le disco a perdu la boule
Euphoriques, ils menaient la danse d’une époque insouciante.
En ce temps-là, on se trémoussait sur les hits des Bee Gees et de Boney M. On achetait le double album de « Saturday Night Fever » avec John Travolta en costard blanc sur la pochette. On avait vu le film plusieurs fois au cinéma. On s’était découvert un nouvel hymne à la joie : le disco. L’époque était joyeuse, insouciante. Le disco a régné en maître du milieu des années 70 au milieu des années 80. Il a ses codes, ses stars, ses limites aussi car ce genre musical n’a rien révolutionné. Il prend le pouvoir dans un contexte favorable : économie en forme, pouvoir d’achat des jeunes en hausse. Il profite surtout à l’industrie du disque. On se rue sur les 33 tours, sur les chaînes hi-fi soigneusement composées comme si la vie en dépendait, l’œil sur le vumètre, ce baromètre des pulsations qui rendent le quotidien plus fun. On pousse les basses. On met la lumière en veilleuse ou au contraire on lance le light show. On se fringue disco, on danse disco, on écoute disco, on s’endort disco.