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Marie Portolano revient sur son reportage: «Je pense avoir participé à la libération de la parole»

Quelques mois après la diffusion de son reportage sur le harcèlement vécu par les femmes journalistes sportives, Marie Portolano revient sur ce que cela représente pour elle.

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Marie Portolano fait sa place depuis son arrivée sur M6. À l’occasion d’une interview accordée au Figaro TV, la journaliste se confie sur ses nouvelles émissions mais aussi sur l’impact qu’a eu le reportage « Je ne suis pas une salope ». Prochainement, Marie Portolano réalisera un grand entretien avec Didier Deschamps et couvrira l’Euro, un rêve pour la journaliste sportive.

Lorsque le Figaro lui demande de revenir sur l’impact du reportage, Marie Portolano répond qu’elle se sentait presque obligée de montrer cet aspect du métier : « Je sentais qu’il fallait que je fasse mes preuves constamment, même après six ou huit ans, que je montre que je savais de quoi je parle. Je ne l’ai pas mal vécu, mais j’en ai fait un film. C’est donc que quelque chose de beaucoup plus fort se jouait en moi ».

Pierre Ménès cible du public

Lors de la diffusion du reportage, certaines scènes ont été coupées avant la diffusion, ce qui a provoqué un tollé sur internet. Les internautes dénoncent les scènes concernant les gestes et les commentaires inappropriés de Pierre Ménès vis-à-vis des journalistes présentes sur les plateaux. Pierre Ménès a d’ailleurs été lourdement épinglé pour ça. Marie Portolano ne s’attendait pas à cela : « Honnêtement, je n’ai pas compris, mais je l’ai fait parce que, pour moi, la parole de ces femmes était plus importante que tout le reste. S’il fallait enlever certaines scènes pour que ce film existe, j’étais d’accord ». La journaliste ajoute : « Ce qui m’a dérangée, c’est que seules celles qui étaient incriminantes pour Pierre ont été montrées. Or, il y avait aussi des moments où nous avons un rapport très ludique durant lesquels il me demande  : « Explique-moi pourquoi on ne peut plus dire que vous êtes belles » et je lui explique comment il faut le dire ».

Marie Portolano avait aussi exprimé rapidement ce point de vue le lendemain de la diffusion du reportage, provoquant aussi une certaine incompréhension de la part des internautes. Encore une fois, elle affirme ne pas avoir voulu ce qui est arrivé à Pierre Ménès et se positionne « contre la chasse à l’homme ». « Que mon travail ait pu déchaîner quelque chose de négatif envers une seule personne m’a mise très mal à l’aise » ajoute-t-elle.

Une bombe entre les mains

Le reportage a eu un grand impact puisque plus d’un tiers des Français en ont entendu parler. Marie Portolano explique qu’elle s’en est rendu compte quand de nombreuses femmes et hommes lui ont témoigné leur soutien : « J’étais loin de me l’imaginer. Ma mère m’a dit : « Tu as une bombe entre les mains » et je ne l’ai pas crue. Elle avait raison… Énormément de femmes m’ont témoigné leur soutien, mais j’ai aussi été inondée de messages d’hommes, de patrons de chaîne, de rédacteurs en chef, de personnes du gouvernement. Il y a même eu des articles dans le New York Times et le Washington Post et j’ai reçu des messages d’actrices, dont Katie Cassidy » explique-t-elle.

Marie Portolano conclut qu’elle se sent fière de l’impact que ce reportage a pu avoir et estime avoir participé à la libération de la parole : « J’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice et je pense avoir participé à la libération de la parole. Grâce à mon travail, certaines choses vont peut-être changer et j’en suis fière ».

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