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Une librairie reverse les recettes du livre de Zemmour à une association d’aide aux réfugiés

Une façon originale de participer à la pluralité des opinions tout en faisant un « joli pied de nez » au polémiste.

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Depuis ce jeudi, le livre d’Éric Zemmour « La France n’a pas dit son dernier mot » est disponible dans les librairies françaises. Au menu : une série d’anecdotes et de réflexions bien ancrées à l’extrême-droite et teintées de xénophobie. Et ça, ça ne plaît pas du tout à une libraire de Sully-sur-Loire, près d’Orléans. Pendant un temps, elle a hésité à vendre le bouquin mais après en avoir discuté avec sa fille, elle a une idée : reverser tous les bénéfices liés à la vente de l’ouvrage à une association de la région, La Maison d’Adame, qui aide des mineurs étrangers et isolés arrivés en France en 2016.

« Le dialogue, pas la stigmatisation »

Pour cette femme, il était clairement inconcevable de « s’enrichir avec ce livre » allant contre ses « convictions personnelles ». Mais en même temps, elle dit vouloir « défendre la liberté d’opinion et de penser de chacun ». C’est pour concilier ces deux préoccupations a priori antagonistes qu’elle a eu l’idée de ce « joli pied de nez », comme elle le raconte à La République du Centre.

Un petit écriteau notifie les clients de son initiative. Concrètement, il s’agit d’utiliser l’argent amassé pour couvrir les frais d’hébergement, de nourriture, d’habillement et de scolarité de ces jeunes réfugiés, notamment soudanais. Depuis, une dizaine de personnes ont acheté le livre. Le journal local note d’ailleurs que ces acquéreurs se sont étonnement montrées plutôt enthousiasmés par cette idée. « Et certains, qui ne voulaient pas l’acheter, ont fait un don à la hauteur du prix du livre », ajoute la libraire. « Je crois que le meilleur moyen d’avancer c’est le dialogue, et non la stigmatisation », dit-elle.

Reste que pendant ce temps-là, Éric Zemmour pourrait lui aussi gagner beaucoup d’argent avec la vente de ce livre. Comme l’a contesté l’Obs, « le gain espéré pourrait dépasser 500 000 euros et approcher 1 million d'euro, qui iront directement dans sa poche ». Une somme liée directement à l’accord que le polémiste aurait établi avec son distributeur, Editis, filiale du groupe de Vincent Bolloré. Selon ce pacte, il percevrait « 45% des ventes hors taxe de son livre » imprimé à 200.000 exemplaires. Selon l’auteur, le bouquin a déjà été réédité 100.000 fois.

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