Les caravanes immobiles de Chaudfontaine
Pour ne pas abandonner leur maison sinistrée, des habitants s’installent juste devant chez eux ou dans leur jardin.
Dans ce quartier proche de la Vesdre, le bruit strident des marteaux-piqueurs rythme désormais les journées. À Chaudfontaine comme ailleurs, le son assourdissant des burins s’élève des maisons. Au moindre rayon de soleil, les fenêtres s’ouvrent grand pour laisser entrer l’air frais, faisant s’échapper une odeur âcre d’humidité et de moisissure.
Au coin d’une rue, nous rencontrons Dylan, un jeune homme de 22 ans, assis sur les marches d’un camping-car. C’est un lieu de vie exigu et inconfortable, mais qui permet de préserver quelques repères après avoir tout perdu lors des inondations de juillet dernier. Il vit ici depuis un mois déjà, juste à côté de la maison familiale : « J’occupais le rez-de-chaussée chez moi, l’eau y est montée à un mètre cinquante. J’ai perdu toutes mes affaires, mon papa a juste pu sauver mon ordinateur », nous explique-t-il, amer. Dylan s’est alors installé dans ce véhicule avec lequel, il le sait, il ne partira jamais en voyage…