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Le réalisateur de «Squid Game» révèle comment ses personnages sont inspirés de sa vie

La série diffusée sur Netflix a atteint des records d’audience et ne cesse de fasciner, par sa violence mais aussi par le message qu’elle transmet.

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Le réalisateur de « Squid Game », Hwang Dong- hyuk s’est confié un peu plus sur les dessous sur sa série et notamment sur la façon dont il a créé ses personnages. Le réalisateur a souhaité dénoncer les dérives du capitalisme mais aussi donner un écho sur les conditions de vie que peuvent rencontrer bon nombre de personnes à travers le monde et surtout en Corée du Sud.

Dans la série, les personnages doivent participer à un jeu au péril de leur vie, pour espérer remporter l’équivalent de 33 millions d’euros. Les épreuves montrées dans la série ne sont autres que des jeux d’enfants traditionnels transformés au possible pour les rendre mortels.

Plusieurs personnages s’affrontent et reprennent des élements de la vie de Hwang Dong-hyuk. Sang-woo est un banquier d’affaires qui comme M. Hwang, diplômé d’une prestigieuse université fait face à des difficultés financières. Pour le personnage de Gi-hun, un employé licencié et joueur compulsif, le cinéaste a révélé s’être inspiré de son enfance, élevé par sa mère veuve. Le foyer vivait dans un logement en entre-sol et dans une situation de pauvreté. Une histoire qui fait penser à celle dépeinte dans le film « Parasite », réalisé par Bong Joon-ho. Quant au personnage d’Ali, un travailleur migrant pakistanais, Hwang Dong-hyuk s’est là inspiré d’une de ses expériences à l’étranger.

Il se lance par hasard

Le réalisateur a finalement partagé des portraits qui se retrouvent dans toutes les sociétés, un choix qui a sûrement permis aux téléspectateurs de se reconnaître dans les dilemmes auxquels les personnages sont confrontés.

À plusieurs reprises, Hwang Dong-hyuk a déclaré : « La société coréenne est très compétitive. J’ai eu la chance de m’en sortir et d’intégrer une bonne université ». En effet, avant de réaliser des séries, Hwang a été étudiant en journalisme puis militant dans un mouvement pro-démocratie. Le personnage de Gi-hun porte d’ailleurs le nom de l’un de ses compagnons de lutte.

Finalement Hwang Dong-hyuk s’est lancé un peu par hasard dans la réalisation : « Je ne savais pas quoi faire dans le monde réel. (…)regarder des films était quelque chose que je faisais pour tuer le temps ». C’est une fois qu’il a emprunté la caméra de sa mère qu’il a découvert les joies de filmer.

Une démarche engagée

« Squid Game » fait référence à plusieurs traumatismes collectifs qui ont modelé les mentalités sud-coréennes d’aujourd’hui, comme la crise financière asiatique de 1997 ou les licenciements de Ssangyong Motor en 2009, deux événements qui ont mené à des suicides. « En faisant référence aux licenciements de SsangYong Motor, je voulais montrer que n’importe quel individu de la classe moyenne, dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, peut tomber au bas de l’échelle économique du jour au lendemain », explique Hwang Dong-hyuk à l’AFP.

M. Hwang a écrit « Squid Game » il y a une dizaine d’années, mais les investisseurs se montraient réticents et que ceux qui avaient lu le scénario, dit-il, l’avaient jugé « trop absurde, bizarre et irréaliste ». L’essor des plateformes de streaming lui a finalement offert de nouvelles perspectives, même s’il n’avait jamais imaginé devenir un « tel phénomène mondial ».

Depuis le début de sa diffusion sur Netflix, il y a un mois, le drame dystopique a déjà été vu par quelque 111 millions d’abonnés, un record. « Je pense que les téléspectateurs à travers la planète s’identifient profondément au thème de l’inégalité économique » dépeint dans Squid Game, commente le réalisateur, « surtout en période de pandémie mondiale ».

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