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Qui a trahi Anne Frank ? Le nom révélé dans une enquête palpitante

Le livre retrace l’enquête pour retrouver la personne qui aurait pu avoir dénoncé la famille Frank.

Temps de lecture: 3 min

De 1942 à 1944, Anne Frank et sa famille se cachaient dans un appartement clandestin à Amsterdam en plein régime nazi. La jeune fille a tenu pendant son enferment un journal intime, aujourd’hui mondialement connu. Ce qui l’est moins c’est l’auteur de la dénonciation qui a mené la famille a être déportée.

Selon l’auteure canadienne Rosemary Sullivan, la famille aurait été dénoncée par un notaire juif qui voulait protéger sa famille. L’écrivaine arrive à cette conclusion en partie grâce aux travaux menés par un ancien agent du FBI. Le livre de Rosemary Sullivan, « Qui a trahi Anne Frank ? » est à paraître ce mardi 18 janvier aux éditions HarperCollins.

Grâce à plusieurs techniques, l’auteure a pu remonter le fil et arriver aux allégations contre Anrold Van den Bergh, mort en 1950, notamment grâce à une lettre anonyme envoyée au père d’Anne Frank, seul survivant de la famille. La Maison d’Anne Frank a réagi à cette enquête et se déclare « impressionnée » par le travail réalisé par l’ancien agent Vince Pankoke. Le musée ajoute tout de même que des recherches supplémentaires doivent être conduites pour « résoudre » ce cold case.

La famille Frank trahie

L’adolescente, connue dans le monde entier depuis la publication de son journal intime rédigé entre 1942 et 1944 alors qu’elle et sa famille se cachaient dans un appartement clandestin à Amsterdam, a été arrêtée en 1944 et est morte l’année suivante, à l’âge de 15 ans, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Différentes théories ont circulé sur ce qui avait mené au raid qui a révélé l’annexe où se cachait la famille.

En 2016, Vince Pankoke, détective à la retraite du FBI, a été enrôlé par un réalisateur de documentaires néerlandais pour diriger une équipe chargée de résoudre cette enquête. Le nom de Van den Bergh, décédé en 1950, avait jusqu’ici reçu peu d’attention. Le notaire était un membre fondateur du Conseil juif, organe administratif que les nazis ont utilisé afin d’organiser les déportations.

Selon les enquêteurs, sa famille bénéficiait d’une exemption de déportation, et celle-ci avait été révoquée au moment de la trahison des Frank, mais la déportation n’avait finalement pas eu lieu. Le notaire disparut des radars à la fin de la guerre, à laquelle il a survécu ainsi que le reste de sa famille.

Le père d’Anne a déclaré aux enquêteurs en 1964 qu’il avait reçu une lettre peu après la guerre nommant Van den Bergh comme celui qui avait trahi les Frank et plusieurs autres familles juives. Une copie faite par M. Frank de la lettre a été retrouvée par les enquêteurs dans les archives d’un policier. « Nous n’avons pas de pistolet fumant, mais nous avons une arme chaude avec des douilles vides à côté », a déclaré M. Pankoke, cité par la chaîne publique néerlandaise NOS.

Encore des réserves

« Vous devez être très prudent avant d’inscrire quelqu’un dans l’histoire comme celui qui a trahi Anne Frank si vous n’êtes pas sûr à 100 ou 200 % de cela », a-t-il souligné auprès de l’AFP.

D’autres experts se sont montrés plus critiques. « Un non-sens diffamatoire », a même réagi avec virulence Bart van der Boom, professeur à l’université de Leiden, auprès de la télévision publique NOS. « Ils (les enquêteurs) disent qu’il ne se cachait pas, donc il a dû acheter sa sécurité d’une autre manière. Mais ils ne savent tout simplement pas où il était », a-t-il souligné. La petite-fille de M. Van den Bergh, qui a parlé aux chercheurs de son histoire familiale, a été informée de leurs découvertes le week-end dernier. Elle a refusé de commenter l’affaire à la NOS.

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