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«L’incroyable chute»: la presse américaine réagit à la condamnation de R Kelly

Le chanteur américain R Kelly a été condamné à 30 ans de prison. Une condamnation soulignée par les médias américains, qui voient ce procès comme une avancée majeure pour le mouvement #MeToo et la reconnaissance des faits de viols et violences sexuelles.

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La star américaine déchue du R&B, R. Kelly, reconnue coupable en septembre 2021 à New York d’avoir piloté pendant trois décennies un « système » d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes, a été condamnée mercredi à 30 ans de prison. Le procès a duré neuf mois, durant lesquels l’interprète de « I believe I can fly » a été dépeint comme un criminel et prédateur sexuel par les neuf femmes et deux hommes qui ont porté plainte contre lui. Le parquet a fustigé R Kelly pour s’être « servi de sa notoriété […] pour faire de jeunes, fragiles et sans-voix, ses proies à des fins de gratification sexuelle ».

À la suite de cette condamnation, que les victimes du chanteur ont accueillie avec reconnaissance, la presse américaine s’est exprimée sur le sujet.

Le Washington Post parle d’« une chute stupéfiante » pour l’ancienne gloire du R&B. « La sanction prononcée par le tribunal de Brooklyn est l’une des plus sévères depuis le début du mouvement #MeToo », note le quotidien américain, rappelant que c’est la première fois que R Kelly est condamné pour des faits de viols et de violences sexuelles, alors que ce n’est pas la première fois qu’il était accusé de ce genre de faits. Dès le début des années 2000, il a été suivi par la justice, mais a été acquitté.

Le Chicago Tribune, qui consacre une part de sa Une au procès, parle également de « l’incroyable chute » de l’artiste de 55 ans, que vient ponctuer la sentence du tribunal. La condamnation à 30 ans de prison est « une étape majeure » pour le mouvement #MeToo, souligne le journal.

Pour le Los Angeles Times, « le chanteur-producteur a longtemps semblé invincible, échappant à toute responsabilité pénale malgré de terribles accusations impliquant des jeunes femmes et des enfants ». Mais désormais, « comme pour d’autres hommes célèbres et puissants (Harvey Weinstein par exemple, ndlr) », les allégations de crimes sexuels « ont rattrapé l’artiste », qui, en parallèle, « depuis des décennies […] bâtissait un empire musical sur ses chansons sexuellement explicites ».

« La société a longtemps laissé tomber les victimes de violences sexuelles. Le viol, l’agression sexuelle et l’abus sexuel d’enfants sont des problèmes sociaux omniprésents, mais la justice pour les survivants et la responsabilité pour les auteurs restent rares », écrit de son côté USA Today, qui évoque la problématique des agressions sexuelles dans la communauté afro-américaine. « De nombreux survivants des abus de Kelly – des femmes et des hommes de couleur, qui ont longtemps été ignorés et mis de côté – se sont manifestés et se sont exprimés avec force tout au long du procès », lit-on dans les colonnes du quotidien, qui donne la parole à l’association Rape Abuse and Incest National Network, « Le verdict d’aujourd’hui a été rendu possible par leur courage et leur persistance à se faire entendre, et nous les remercions pour leur résilience au cours d’un processus difficile et très public ». USA Today évoque une « affaire puissante » qui va amener sur le devant de la scène « la violence sexuelle subie chaque jour par les femmes et filles noires ».

R Kelly va connaître un nouveau procès en août prochain à Chicago, pour des faits de pédopornographie.

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