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Une enquête fait remonter le passé trouble de l’aventurier Mike Horne

L’aventurier Suisse et Sud-Africain émerveille le monde à chaque fois par ses vidéos et ses livres sur ses aventures mais un récent documentaire diffusé sur la télévision suisse vient jeter le trouble sur son passé.

Temps de lecture: 4 min

Mike Horne était au cœur d’une enquête de « Temps présent », diffusé sur RTS. On y découvre plusieurs incohérences dans les récits de l’aventurier mais surtout, qu’il était engagé dans une unité d’élite particulière, durant le régime de l’apartheid, en Afrique du Sud. L’homme qui a traversé l’Antarctique en 57 jours en solitaire et sans assistance, qui a réalisé un tour du monde par l’équateur plus d’un an et sans véhicule, a également été, dès ses 19 ans, enrôlé dans la lutte contre les insurgés.

« Il lui roulait dessus »

En 1986, Il rejoint volontairement le bataillon 101. Peu à peu, il deviendra lieutenant de cette une unité d’élite chargée de traquer les insurgés indépendantistes namibiens. Surtout, le bataillon est connu pour sa cruauté. Dans le documentaire, l’ancien supérieur hiérarchique de Mike Horne, Waal de Waal, se souvient : « C’était la guerre alors forcément il y a des choses désagréables. Non seulement on se tirait dessus mais on se roulait dessus. En fait, les ennemis ne pouvaient pas nous rouler dessus car ils étaient au sol mais nous, nous avions des véhicules. Et l’arme du conducteur c’est son véhicule. Donc si quelqu’un le visait, il n’avait pas le temps de s’arrêter pour tirer. Il lui roulait dessus. Et c’est comme ça. C’était la guerre ».

Dans le reportage, Mike Horne répond : « Pour moi, être dans cette unité réputée, c’était jouer un rôle actif dans la protection de l’Afrique du Sud. Ce n’était pas chasser et tuer. C’était arriver à chasser des gens qui veulent tuer des autres gens. C’est un peu comme la police, la protection pas pour tuer des gens mais pour empêcher des mauvais éléments de tuer des gens que j’aime ».

Pourtant, toujours dans le documentaire, un avocat de l’époque, Dave Smuts, qui travaillait pour les civils piégés dans la zone, « Les civils étaient traités de manière épouvantable, tués. Tout comme les insurgés capturés qui étaient souvent assassinés. (…) Le bataillon 101 est parfois sorti complètement de la légalité. Et nous en avons un exemple parfaitement documenté. Mais ils se moquaient totalement de la loi, ils savaient que les autorités les tireraient d’affaire ».

L’assassinat d’un leader indépendantiste

Il faisait ainsi référence au 30 novembre 1986 à Windhoek, lorsque le leader indépendantiste namibien Imanuel Shifidi est assassiné, durant un meeting pour la paix : « Il a été clairement établi que le bataillon 101 avait été impliqué délibérément pour faire cela. Cela a été planifié et exécuté soigneusement », assure l’avocat. Mike Horne évite le sujet et répond : « C’était il y a tellement longtemps. Je dois regarder dans mon agenda mais je ne suis pas sûr que j’étais présent ».

Avant la diffusion du reportage, le 19 janvier dernier, l’aventurier a tenu à s’expliquer rapidement et a déclaré : « Je faisais partie des forces officielles de l’armée sud-africaine de l’époque. J’y effectuais mon service militaire obligatoire. J’ai strictement obéi aux ordres qu’on me donnait. Je n’avais pas un amour particulier pour le régime de l’apartheid. Je n’ai fait que remplir mon devoir civique (…) Je n’ai jamais soutenu le régime de l’apartheid, non seulement durant mes obligations militaires, mais également une fois celles-ci accomplies ». Il assure également ne pas avoir été présent lors de l’assassinat d’Imanuel Shifidi, en 1986, précise n’avoir « jamais plus entretenu de relation avec le bataillon 101 ni avec ses membres ». Enfin, il déclare : « Il est clair qu’aujourd’hui, je regrette d’avoir participé à ces opérations, bien que j’assume parfaitement tout ce que j’ai fait dans ma vie ».

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