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Nouvelles tensions autour d’une émission de la RTBF

À la RTBF, certains veulent faire tomber Cyril Detaeye.

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Selon nos confrères de la DH, la CGSP appellerait les citoyens à s’insurger face à l’émission « café du commerce ». Elle dénoncerait également l’absence de formation de journaliste de Cyril Detaeye, à la présentation du programme « C’est vous qui le dites ».

Ces critiques se trouveraient au sein d’un communiqué interne de la CGSP que la DH a réussi à se procurer. L’élément déclencheur  ? Un débat mené récemment concernant la peine de mort. La CGSP déplore la manière dont celui-ci a été abordé sur antenne. «  A cette occasion, une partie du Personnel de la RTBF, parmi lesquels plusieurs journalistes, nous ont fait part de leur dégoût pour la façon dont cette thématique a été (mal) traitée sur nos antennes. Complétant la demande exprimée en direct par des auditeurs de l’exécution des détenus « pédophiles” » un échange en particulier, lors duquel une auditrice faisait état de son souhait de mettre à mort, elle-même, des toxicomanes, a repoussé toujours plus loin les limites d’un genre mal maîtrisé destiné « à faire de l’audience ». En effet, dans un contexte social parfois extrêmement simplificateur, notamment celui des échanges sur les réseaux sociaux, nous avons été stupéfaits de voir que le débat pouvait glisser, sans filtre ni intervenants qualifiés, vers l’expression de préjugés simplistes portant sur la vie même de personnes dans un état de droit  », est-il écrit dans le communiqué de la CGSP selon les informations de la DH.

«  Notre critique consiste dans le fait que cette émission au titre dédouanant par avance les pires expressions individuelles, puisque 'C’est vous qui le dites', dépend en réalité d’animateurs qui, dans ce cadre, n’endossent généralement pas la fonction ni le rôle de journaliste, et n’ont à priori pas conscience d’avoir des comptes à rendre en termes de déontologie professionnelle. Si on associe cet élément au fait que les intervenants tenant des propos extrêmes semblent mal filtrés en amont par manque de moyens ou de professionnalisme, à moins qu’ils ne soient sciemment conservés pour faire rebondir l’audience, il faut constater que dans ce contexte, ce programme semble ne plus bénéficier de certaines des garanties que l’on est en droit d’attendre du traitement de l’information par des journalistes dans leur cadre dédié. En l’absence d’une pluralité d’interlocuteurs compétents, le risque d’aborder des sujets aussi sensibles et de les voir déraper dans un cadre simpliste s’amplifie considérablement, et constitue également un important facteur de populisme, voire de radicalisme, sur des sujets pour lesquels une expertise professionnelle dans des domaines abordés est requise : pédophilie, maltraitance, prostitution, inceste, toxicomanie, peine de mort…

« Il ne s’agit pas du premier dérapage, et si notre propos n’est pas de stigmatiser le personnel d’antenne qui réalise une émission en direct, nous ne pouvons néanmoins rester passifs devant ce qui relève d’un manque d’encadrement par des professionnels et/ou experts présents, et d’une méthodologie peu adaptée à des débats sur des sujets aussi délicats. Si vous partagez notre sentiment et nos craintes à cet égard, nous invitons tout citoyen à en faire état auprès de la Direction de la RTBF afin que ces types de débat soient désormais encadrées par des journalistes sous l’autorité de la Direction de l’Information, et ne puissent plus constituer une simple forme de divertissement apparentée au 'café du commerce' sous bannière de chaîne publique, sous peine de décrédibiliser totalement les médias qui luttent en faveur de l’état de droit et de la dignité humaine ».

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