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Au procès de son fils, l’actrice Firmine Richard dénonce le «fléau» des réseaux sociaux

Au procès de son fils influenceur, jugé pour l’assassinat d’un autre internaute, l’actrice Firmine Richard a dénoncé ce lundi 6 février le « fléau » des réseaux sociaux.

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« Je voudrais que son séjour en prison lui enlève cette addiction », a déclaré la comédienne de 75 ans, veste noire aux revers argentés et Converse scintillantes aux pieds. « C’est un fléau, voyez où nous en sommes. Je déteste les réseaux ! », a-t-elle dit devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, où elle est venue témoigner pendant une heure et demie.

Keneff Leauva, 40 ans, est jugé depuis vendredi pour avoir poignardé à mort en avril 2021 un internaute qui s’est présenté au petit matin au pied du domicile où il vivait avec sa mère à Pantin, après une dispute sur l’application de vidéo en direct Bigo Live. « Je sais que mon fils était ‘addict’ à ces réseaux. Rien de ce que j’ai pu lui dire n’a marché… », soupire Firmine Richard, révélée sur le tard par son rôle dans « Romuald et Juliette » (1989) aux côtés de Daniel Auteuil. Dans le box, son fils pleure.

Le matin du drame, une utilisatrice de Bigo appelle l’actrice en catastrophe pour la prévenir qu’il « se passe quelque chose avec Keneff », se remémore à la barre cette ancienne employée de la RATP. « Donc j’ai ouvert ma porte, j’ai vu Keneff qui rentrait chez moi. Je lui dis ‘Qu’est-ce qu’il s’est passé ?’ Il me dit ‘J’étais parti fumer’, je lui dis ‘Non tu n’es pas parti fumer’. Il avait la bouche qui saignait et il est parti se laver. C’est à ce moment-là qu’il est passé devant moi et que j’ai vu le couteau qui dépassait de la poche de son jean ».

Avec cette lame en céramique d’une vingtaine de centimètres dont elle se sert pour cuisiner, Keneff Leauva vient de poignarder « Moussa VR6 », Mamadi T. de son vrai nom, un ex-ami avec lequel il s’était brouillé et se « clashait » régulièrement sur les réseaux.

Campagne de harcèlement

« Paniquée », la mère lave le couteau ensanglanté dans l’évier de sa cuisine et le glisse dans un pot de sel de déneigement. Elle y guidera les policiers lorsque, quelques heures plus tard, ils enfonceront la porte de son domicile pour arrêter son fils. La cour diffuse des images de son logement prises dans la foulée de l’interpellation de Keneff. « Ça, c’est mon fouillis, je ne vois pas pourquoi on montre ça puisque ce n’est pas là où vit mon fils », grince Firmine Richard devant l’un des clichés. La « Mme Chanel » du polar « Huit Femmes » (2002), qui raconte un meurtre à huis clos, a-t-elle essayé dans la vie réelle de dissimuler des preuves du crime de son fils ?

« Je peux vous le répéter 25 fois, 100 fois si vous voulez, comme je vous l’ai dit je ne pensais pas que ce monsieur était mort ! », réplique-t-elle sèchement au président Charles-Andor Fogarassy, soutenant qu’elle croyait la victime seulement blessée. Cet homicide n’est que l’étape finale de plusieurs années de dérive toxique liée aux réseaux sociaux.

Utilisateur assidu, Keneff Leauva y avait acquis une certaine notoriété en se transformant en personnage agressif, prompt à en découdre en ligne comme hors ligne avec le moindre provocateur qui « touche à maman ». « Mon fils était fier de sa mère comme ma mère était fière de moi. Je suis comédienne, je ne suis pas n’importe qui », explique l’actrice antillaise, qui cache parfois sous un débit de mitraillette l’émotion qui manque de l’étrangler.

En contrecoup, l’activité en ligne de Keneff lui valait une campagne de harcèlement des « amis » de son fils. Des internautes filmaient sa maison, fabriquaient des photomontages montrant la tête de l’actrice sur un singe en position d’accouplement. Et son numéro de portable s’est retrouvé sur un site d’escort girls.

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