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Le prince Harry en procès: le groupe de presse récuse les accusations

Un face à face courtois, mais implacable: le prince Harry a subi mardi un interrogatoire ciselé, mené par l’avocat de l’éditeur d’un tabloïd britannique qu’il accuse de collecte d’informations illégales devant la justice britannique.

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Vêtu d’un costume sombre, le fils cadet du roi Charles III, prend place dans le box des témoins dans une salle située dans un bâtiment moderne de la Haute Cour de Londres.

Une fois effectuée la prestation de serment, un mot de son avocat David Sherborne qui tient à s’assurer que son client consent à ce qu’on l’appelle prince Harry, ce témoin hors du commun — un membre de la famille royale n’avait plus témoigné devant la justice depuis plus d’un siècle — se trouve livré à l’avocat de celui qui l’accuse.

Car, comme le veut la procédure à ce stade dans ce procès au civil, c’est l’avocat de la partie poursuivie qui mène la danse. Andrew Green commence par présenter de vive voix les «excuses» du groupe de presse MGN, qui édite le Daily Mirror ainsi que ses éditions dominicale et people. «Ca n’aurait jamais dû se produire et ça ne se reproduira jamais», insiste l’avocat.

Des excuses limitées

Des excuses limitées aux faits que reconnaît le groupe de presse, qui récuse en revanche les accusations de piratage de messageries téléphoniques. D’un côté, un prince traumatisé par les intrusions répétées de la presse qui ont marqué sa vie. De l’autre, un avocat qui connaît son dossier sur le bout des doigts et est déterminé à ce que son client n’endosse que la responsabilité de ses propres écarts, mais pas plus.

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Dans le détail, Andrew Green questionne le prince Harry sur le lien de causalité qui peut être établi entre tel article et ses griefs, cherche à savoir s’il les avait lus, comment il en avait connaissance, nombre d’entre eux datant d’une époque où il était enfant ou adolescent. «Je ne m’en souviens pas», «c’était il y a 20 ans», «peut-être, mais je n’en suis pas sûr», répond le prince Harry, qui se plaint des intrusions de journaux qu’il décrit comme sans pitié.

«J’ai connu l’hostilité de la presse depuis que je suis né», déclare-t-il, revenant sur l’état de paranoïa dans lequel l’ont plongé ces intrusions. Quand les amis deviennent des suspects, «votre cercle commence à se restreindre», explique Harry.

« Du sang sur les mains »

L’avocat demande à Harry de s’expliquer au sujet d’une expression employée dans son témoignage écrit, pour savoir notamment si le «sang sur les mains» qu’ont selon lui les journalistes se rapporte à un article précis.

«Certains des rédacteurs en chef et journalistes qui sont responsables d’avoir causé autant de souffrance, de bouleversement et dans certains cas, pour parler personnellement, la mort», a répondu Harry, dans une allusion limpide à sa mère Diana, morte en 1997 lors d’un accident de voiture à Paris, poursuivie par des paparazzis.

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Le «sang sur les mains» est dirigé «plus largement contre la presse», a-t-il ajouté, précisant qu’il n’avait nommé aucun journaliste dans ce paragraphe. Interrogé sur un article datant de 2002 du journal à sensations News Of The World, aujourd’hui disparu, affirmant, à tort selon Harry, qu’il avait fumé du cannabis, Harry s’en prend à un membre de la maison royale, qui a coopéré dans cet article.

Interrogé sur l’intérêt public de cette affaire, Harry a répondu, cinglant: «il y a une différence entre l’intérêt public et ce qui intéresse le public».

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