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L’histoire du petit singe énigmatique de Mons

Une très ancienne légende concernant le porte-bonheur de la Grand-Place mérite d’être rappelée.

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L’exposition “Sur les pas de Victor Hugo” dans la cité du Doudou se tient jusqu’au 12 novembre. L'écrivain, lors de sa visite en 1837, railla quelque peu le beffroi en le comparant à « une énorme cafetière, flanquée au-dessous du ventre de quatre théières moins grosses ». Et d'ajouter : « Ce serait laid si ce n’était grand. La grandeur sauve… ».

La légende du “petit singe” doit être mise en lumière. Placé juste à côté du porche de l’hôtel de ville, ce primate, dit “du Grand Garde”, d’origine inconnue et datant de plusieurs siècles (XVe ? XVIIe ? 1843 ?), serait placé là pour porter chance à qui caresse sa tête avec la main gauche pour la réalisation d’un vœu. Si l’on remarque que la tête de l’animal n’a plus la même couleur que le reste du corps, tant elle est usée par les caresses, il se dit que le bout de métal que l’on aperçoit entre les deux pieds servait à attacher des condamnés exposés en place publique au Moyen Âge. Mais, il existe une version plus énigmatique au sujet de ce singe…

Il y a des siècles, avant le culte rendu à sainte Waudru, le patron de la cité de Mons était saint Germain, évêque d’Auxerre, prié pour ses guérisons miraculeuses, dont les coliques et diarrhées infantiles. Au Moyen Âge, si l’on appréciait les calembours, certains rébus et différents messages “ésotériques” étaient parfois taillés dans la pierre ou distillés sous forme de statuette. Ainsi, le petit singe de la Grand-Place de Mons, tout comme celui de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris, animal malicieux et troublant qui apparaissait déjà dans son étrange posture sur le sceau de l’abbaye d’Auxerre en 1270, étaient porteurs d’une image symbolique. À savoir, que le petit mammifère primate se tient le postérieur d’une main, ce qui signifie : “Singe – Air – Main – Dos – Serre” ou “Saint Germain d’Auxerre” ! Cette hypothèse est louable ou farfelue, mais une récente visite à l’église parisienne (là où est inhumé Théophraste Renaudot, conseiller de Louis XIII, père du journalisme français, mort au Louvre en 1653) accouplée à une étude plus étendue sur le sujet, argumentent en faveur de « cette faune hyperbolique, de ces gargouilles fantastiques, des scènes d’un réalisme outrancier, qui sont d’une explication relativement aisée quand on les replace dans leur milieu natif : rien n’arrête la hardiesse du ciseau, attestation d’une force qui demande à s’émanciper. Le monument élevé à la grâce de Dieu doit dominer les manoirs féodaux, qui rappellent tant aux gens du peuple leur servitude et leurs humiliations. »

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