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L’ésotérique Tour de la Paix à Ében-Émael

Robert Garcet, tailleur de pierres et pacifiste affirmé, est l’auteur de cet édifice surprenant.

Temps de lecture: 3 min

La “Tour de la Paix”, la “Pierre du Secours”, la “Borne au détour de l’Histoire”  : ce sont les noms donnés à l’œuvre de Robert Garcet, bâtisseur, sculpteur, tailleur de pierres, peintre et écrivain qui, dès les années 1950, construisit cette tour en pierre de silex du pays. Il est décédé en 2001, à l’âge de 89 ans, en ne cessant de clamer : « Chaque pierre a été choisie pour se marier à l’ensemble de la nature environnante. Cette mosaïque des formes, des teintes, a été recherchée. Au soleil levant comme au soleil couchant, toutes les nuances donnent à l’édifice un langage. » La tour représente le genre humain, symbolisé dans l’Apocalypse par la Jérusalem céleste. Elle est constituée de sept niveaux formés d’un quadrilatère de douze mètres de côté, lui-même soutenu par quatre tours. L’escalier compte quatre paliers séparés entre eux par sept marches. Ce sont, bien évidemment, toutes des mesures symboliques. Au sommet, les Chérubins sont prêts à s’envoler pour déployer sur la Terre leur message d’amour et d’espérance, « car l’intelligence vaincra les guerres, comme elle a vaincu les maladies les plus terribles », expliqua Robert Garcet. Cette tour fantastique – dans tous les sens du terme ! – se veut l’expression d’un idéalisme pacifiste cher à son constructeur, qui a toujours considéré que la liberté de conscience, la lutte pour les droits de l’Homme et la conscience universelle prévalent sur la morale traditionnelle. En ce sens, dit-il, la Tour fait partie du patrimoine de l’Humanité : « C’est un art, c’est une recherche, c’est une philosophie. C’est une attitude dans la vie. » Les quatre Cavaliers de l’Apocalypse marquent les quatre horizons, tous sont de couleur différente : blanche, rougeâtre, noire et livide, cette dernière étant la couleur de la mort. À l’intérieur de la Tour, contre le mur du fond, on trouve la Bête de l’Apocalypse et, de chaque côté, deux écrits : un rouleau et un grand livre, celui des guerres. La durée du règne de la Bête est également en quadrature, c’est la bêtise humaine dans toute sa gloire (! ) : bêtise militaire, bêtise religieuse, bêtise financière et bêtise intellectuelle. Toute leur gloire, c’est du sang versé et une flopée de patries. Au fronton de la Tour, haute de 30 mètres et qui a demandé une vingtaine d’années de travaux, on peut lire : « Aimer – Penser – Créer ».

Une tour pour aimer, penser et créer.
Une tour pour aimer, penser et créer.

On peut admirer la tour de l’extérieur. Possibilité aussi de visiter son musée du silex (voir le site web à ce sujet : www.musee-du-silex.be/).

Un édifice pour un message d'amour et d'espérance.
Un édifice pour un message d'amour et d'espérance.

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