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Heidi la petite orpheline devenue une ado coquine

Dans « Heidi au printemps », Marie Spénale fait grandir la fillette suisse… Interview de la jeune auteure.

Temps de lecture: 3 min

Qui ne connaît Heidi ? Depuis qu’en 1880, la romancière suisse Johanna Spyri lui a consacré un roman, la petite orpheline est devenue l’incarnation du bonheur pastoral, de l’innocence bucolique. Et aujourd’hui grâce à l’imagination de Marie Spénale, on découvre Heidi grandie et adolescente. La jeune auteure française imagine l’ennui de la jeune fille qui n’en peut plus de vivre dans la montagne aux côtés de son grand-père. Et un après-midi, Peter le jeune chevrier monte dans les alpages. Heidi va découvrir un autre monde, celui des sens mais pas forcément des plaisirs. La réalité n’est pas à la hauteur de ses envies et de ses phantasmes. Elle attend davantage de la vie…

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Le roman de Johanna Spyri a été un récit important de votre jeunesse ?

Je l’ai lu enfant mais comme beaucoup d’autres livres. Plus que le roman, c’est l’image de la petite fille perdue dans les montagnes qui m’intéressait. Heidi incarne la nature bucolique.

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Pourquoi avez-vous voulu dévoyer l’image de pureté qu’incarne Heidi ?

Ce qui m’intéressait, ce n’était pas de casser l’image d’Heidi mais de partir d’une icône enfantine pour aborder le thème de la découverte de la sexualité à l’adolescence. Car toutes les petites filles finissent par grandir !

Et cette découverte est décevante. Autant le jeune Peter prend du plaisir lors des premiers rapports, autant Heidi est frustrée par la rapidité de leurs amours.

Sa frustration n’est pas seulement sensorielle. Heidi veut avant tout s’émanciper de son grand-père, construire son propre destin et son émancipation passe par la sexualité. Mais faire l’amour n’est pas son ultime ambition, c’est une simple étape dans la prise de son autonomie.

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Ces différences entre garçons et filles sont pourtant bien réelles. La jouissance est d’emblée offerte aux premiers tandis que les secondes doivent davantage l’apprendre.

Sans doute mais je n’ai pas voulu aborder les différences d’éveil à la sexualité qu’il y a entre les garçons et les filles. Je montre au contraire qu’Heidi prend du plaisir en se masturbant, qu’elle a des fantasmes. C’est une autre image de la sexualité féminine que je présente. Dans la nature, Heidi est libre dans ses désirs et construit ses propres règles.

Vous montrez une femme libre et désirante : votre bédé est féministe !

Je pense que c’est l’éducation qui réprime la sexualité des filles. Loin de la civilisation, Heidi est aussi désirante qu’un garçon.

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eidi est paru aux éditions Delcourt, 128 p., 18,50 euros.

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