Accueil Actu Télé

TPMP: le Conseil d’État confirme la mise en demeure de C8 infligée par le CSA

Il y a un an, Jean-Michel Maire embrassait, sans son accord, la poitrine d’une danseuse sur le plateau de l’émission présentée par Cyril Hanouna.

Temps de lecture: 3 min

Ce lundi 4 décembre, le Conseil d’État français a confirmé la mise en demeure infligée à C8 il y a de ça plus d’un an par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Les faits remontent à la nuit du 13 au 14 octobre 2016 lorsque, lors d’un marathon télé présenté par Cyril Hanouna et intitulé « Les 35 heures de Baba », Jean-Michel avait embrassé le sein d’une jeune danseuse du nom de Soraya Riffi. Si la jeune femme n’avait pas porté plainte, la ministre des Droits des femmes de l’époque, Laurence Rossignol avait saisi le CSA qui, de son côté, avait déjà reçu plus de 250 signalements de téléspectateurs.

Un mois plus tard, le gendarme de l’audiovisuel mettait en demeure C8 de respecter la loi concernant l’image des femmes. La chaîne avait alors choisi de contester cette décision devant le Conseil d’État qui, un an plus tard, l’a déboutée. Les motifs ? « La figurante a nettement refusé de se faire embrasser à deux reprises », commence l’instance française. « Malgré ce refus réitéré, le chroniqueur l’a néanmoins embrassée, par surprise, sur la poitrine. La séquence a été ponctuée de commentaires, notamment de la part de l’animateur, relatifs au physique de la figurante. Elle a été rediffusée le lendemain à une heure de grande écoute, sous prétexte de permettre au chroniqueur de présenter ses excuses à l’intéressée. C8 ne conteste pas le caractère déplacé de la séquence, mais met en avant le caractère humoristique de l’émission, et la difficulté de contrôler entièrement un programme en direct. Toutefois, les chaînes sont tenues de maîtriser en permanence leur antenne, la circonstance qu’un programme est diffusée en direct devant conduire, à cet égard, à une vigilance particulière. Le caractère humoristique du programme n’était pas de nature à justifier une séquence, qui ne pouvait que banaliser un comportement consistant à embrasser une femme contre sa volonté manifeste ».

TPMP a encore trois recours en attente contre une sanction du CSA

Ce recours avait été examiné par la haute juridiction française le vendredi 17 novembre lors d’une audience publique. Pour le rapporteur public du Conseil d’État, qui avait recommandé de confirmer la sanction prise par le CSA, « le législateur n’a pas confié au CSA le rôle de censeur du bon goût et de la morale. Et la séquence ne détonne pas dans le paysage télévisuel actuel ». Toujours est-il que, selon lui, « la séquence pose bien problème. Le geste déplacé et irrespectueux de Jean-Michel Maire est présenté comme un geste du quotidien. Et le fait que Cyril Hanouna ait gentiment rabroué Jean-Michel Maire dans un jeu de rôle un peu ambigu, ne paraît pas amoindrir le caractère choquant du comportement de Jean-Michel Maire ».

L’affaire du baiser volé constitue le premier des quatre recours déposés par C8 contre les sanctions infligées par le CSA à « Touche pas à mon poste ». La chaîne privée française conteste ainsi les suites données au canular homophobe de Cyril Hanouna – une amende de 3 millions d’euros. Mais aussi la semaine de suspension de la publicité suite à la caméra cachée ayant montré un Mathieu Delormeau devant un faux meurtre qu’il pensait bien réel. Ou encore les deux semaines de suspension de la publicité suite à la séquence durant laquelle Cyril Hanouna avait posé la main de l’ex-chroniqueuse Capucine Anav sur son sexe.

Notre sélection vidéo

Sur le même sujet

Aussi en Télé

Voir plus d'articles

À la Une