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Bo Van Spilbeek (VTM), journaliste transgenre: «Ma femme est très courageuse, elle perd son mari et sa masculinité»

La journaliste de VTM a accordé une longue interview à Yann Barthès dans « Quotidien ».

Temps de lecture: 3 min

Ne dites plus Boudewijn, mais Bo. Bo Van Spilbeek est la première journaliste transgenre. Le 30 janvier dernier, Bo, 58 ans, qui fêtera ses 59 ans ce mercredi 7 février, reporter pour la chaîne VTM, a annoncé sa transition, pour devenir une femme.

Invitée ce lundi sur le plateau de « Quotidien », présenté par Yann Barthès, elle raconte son histoire, les difficultés pour changer de sexe et le regard des autres.

« Est-ce qu’on décide de changer de sexe ? », a demandé Yann Barthès. « Ça vient comme ça. C’est quelque chose qui était en moi depuis que j’ai 8 ans. Il y a la puberté, on ne sait pas très bien ce qui se passe. Et puis, finalement, il y a les normes. Il y a la société qui n’est pas prête à accepter », a répondu avec beaucoup d’honnêteté Bo Van Spilbeek.

« Qu’est-ce qu’on ressent ? » « C’est ce qu’on appelle la dysphorie de genre. C’est quand on est malheureux dans son genre. J’ai eu une vie heureuse, j’ai été marié, j’ai des enfants. Mais j’ai toujours senti un manque et ça m’a toujours trotté. Ce manque, c’est que j’aurais préféré être femme. J’étais heureuse dans mon travail mais malheureuse dans ma vie privée. »

En termes d’administration, le genre M, pour masculin, sera changé en F sur la carte d’identité de la journaliste, tandis que son prénom Boudewijn sera modifié en Bo durant l’été.

« C’est lourd ce que vous vivez et ce que vous allez vivre ? » « Oui, dans deux semaines, je vais subir une opération de féminisation du visage : la mâchoire, le crâne, le nez, les cheveux. Fin avril, je vais subir une sorte de face lift puisqu’on va enlever de l’os. On va me rajeunir, en fait. »

« Et vous enfants, comment le vivent-ils ? » « Ils le vivent très bien. Ça a évidemment été un choc au début. À Noël, ma fille m’a embrassée et m’a dit : ‘Papa, tu es beaucoup plus jolie en femme, vas-y’. Et mon fils m’a dit qu’il trouvait dommage que j’ai été malheureuse pendant toutes ces années. Ma femme et moi allons rester mariés. On est ensemble depuis 35 ans et on aime les mêmes choses. Mais c’est plus que ça. On aurait beaucoup plus à perdre en se séparant et il n’y a pas de raison. »

« Je veux encore remercier ma femme car elle est très courageuse. Elle perd son mari et sa masculinité. Ce n’est pas évident. »

Bo Van Spilbeek est un véritable exemple à suivre, tant pour son honnêteté que sa gentillesse. Même pour son sens de l’humour.

« Un journal satirique flamand a publié un article qui annonce qu’avec votre changement de sexe, votre salaire allait être diminué de 20 % pour être un peu raccord avec celui de vos collègues femmes. Vous êtes d’accord ? », a plaisanté Yann Barthès. « Moi je suis surtout contente qu’on puisse en rigoler. Je suis toujours capable de parler de politique internationale, d’aérospatiale, malgré mes cheveux blonds. Mais je ne sais pas si je pourrai encore me garer », a-t-elle répondu avec beaucoup d’humour.

Pour découvrir l’intégralité de l’interview, cliquez ICI.

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