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Kheiron: «L’humour est l’arme suprême» (vidéo)

Après nous avoir émus avec un film inspiré du parcours de ses parents qui ont fui l’Iran, l’humoriste nous embarque dans une comédie touchante, « Mauvaises Herbes ». Interview.

Temps de lecture: 4 min

Comment avez-vous géré le succès de « Nous trois ou rien », ce film qui raconte l’histoire de vos parents ?

Pour être honnête, le film a rencontré un joli succès d’estime et de critique, mais il n’a pas fait un nombre d’entrées suffisant que pour que j’attrape la grosse tête. Cela a plutôt généré une frustration car les gens en parlent comme d’un film qui les a marqués, mais les chiffres n’ont pas suivi. Ce n’est pas un problème d’ego, mais plus un film fait d’entrées, plus il tourne et plus on a des fonds pour le suivant. C’est hélas ! mathématique. On a envie d’avoir les moyens de ses ambitions. Mais je reste fier et heureux de l’avoir fait. Et j’ai vraiment été gâté par les retours du public. J’avais donc à cœur de retenter l’expérience de la réalisation avec tout autre chose, qui allait le surprendre. J’espère que « Mauvaises herbes » va divertir les gens, mais aussi les émouvoir, les faire rêver…

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Le film tourne autour de la rencontre d’un homme qui vit d’arnaques et doit soudain s’occuper de jeunes de banlieue en décrochage scolaire. Comment ne pas verser dans les clichés ?

Pour moi, le décrochage scolaire n’est pas le sujet central. Je n’ai pas voulu non plus faire un film sur la banlieue ou sur la guerre… Il tourne beaucoup autour du passé du héros, ce qu’il a traversé enfant, et la façon dont il va s’en servir plus tard. Du coup, le film parle d’amour, de vengeance, du fait de se relever et d’avancer, de la tristesse, de la jalousie… Je préfère parler d’un film sur la rédemption et la transmission.

Vous êtes-vous inspiré de votre propre expérience ?

Oui. Il y a quelques années, on est venu me chercher en tant qu’humoriste pour bosser avec des gamins en décrochage. Je n’y connaissais rien, je n’avais pas les codes. Grâce à mon expérience de la scène et mon sens de la repartie, j’ai réussi à aller vers eux et à obtenir des choses. Je me suis servi de cette page de ma vie. Les méthodes particulières que le héros utilise et les problématiques des gamins viennent de là, tout le reste a été inventé…

Vous avez donc écrit le rôle sur mesure pour vous ?

Complètement. Je ne fais pas encore partie de la « A-list » (la liste des acteurs les plus demandés, ndlr) du cinéma (rires). Je ne suis pas celui qu’on appelle pour les grands rôles. Alors oui, sur scène et pour le cinéma, j’écris pour moi.

Dans ce film comme sur le précédent, vous insistez sur l’importance des mains tendues mais aussi de l’utilisation de l’humour pour se battre…

L’humour est l’arme suprême qui permet d’avancer, de pousser à la réflexion sans donner de leçon, d’apprendre à faire confiance sans juger… C’est primordial !

Pour cette aventure, vous vous êtes bien entouré…

Plutôt, oui. J’ai très vite contacté Catherine Deneuve et André Dussollier. Ils avaient aimé « Nous trois ou rien » et ont tout de suite accepté. J’ai eu un énorme coup de cœur pour André qui est un type génial, adorable, consciencieux, professionnel, il donne le meilleur de lui-même sur chaque scène ! Pour les jeunes, on a fait des castings, on est passé par des écoles de théâtre… Pour l’un des personnages, Franck, j’avais proposé un défi : une lecture avec moi. Un seul des comédiens contactés – Alban Lenoir en l’occurrence – s’est vraiment mis en danger. Il a fait preuve d’une audace qui m’a touché. Il a un talent fou. Et j’espère retravailler avec lui à l’avenir.

Cela veut dire qu’il y aura un troisième film ?

Bien sûr, et plus encore, j’ai franchi un cap. Et j’espère à chaque fois encore faire mieux et différent. C’est un métier nouveau pour moi : l’écriture et la réalisation de film, je suis un novice, mais j’apprends et j’avance…

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