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Les bébés phoques communiquent comme des humains, d’après une recherche de la VUB

Les résultats de l’étude offrent un nouvel angle par rapport à la théorie de la communication animale et humaine.

Temps de lecture: 3 min

Les bébés phoques font preuve d’un comportement communicationnel complexe, ressort-il mercredi d’une étude de l’Artificial Intelligence Lab de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).

Ils peuvent exprimer leurs cris de manière précise et flexible, de façon à éviter les chevauchements avec d’autres de leurs congénères et être remarqués par les adultes.

« Les êtres humains voient souvent leur communication comme étant bien plus complexe que celle des animaux. Ce que l’on voit chez les bébés phoques est plutôt étonnant : même à l’âge de quatre semaines, ils semblent déjà avoir un timing très précis et flexible dans leurs cris, comparable d’une certaine manière à la variation que l’on peut constater dans les conversations humaines », explique Andrea Ravignani, auteur de l’étude.

Pour démontrer cela, le chercheur a mis au point un test dit de playback, une technique qui est également utilisée pour comprendre les capacités de bébés humains à l’état préverbal. Des sons sont joués tandis que l’on varie les caractéristiques acoustiques de ces mêmes sons. La réaction du bébé (ou, ici, du bébé phoque) est alors mesurée.

Andrea Ravignani a effectué ce test sur un animal âgé de quatre semaines, qui était hébergé, seul, dans le centre de recherche et de réhabilitation des phoques situé à Pieterburen, aux Pays-Bas. Il a préparé des pistes audio avec des voix d’autres bébés selon un gradient de proximité géographique. Les cris ont ensuite été joués avec différentes structures rythmiques afin de tester la réaction de l’animal, par exemple lorsque ses pairs simulés criaient plus rapidement ou lentement ou de manière plus ou moins prévisible. Le chercheur a pu démontrer que le bébé phoque apprenait le rythme de ses congénères et adaptait son cri afin d’éviter tout chevauchement avec eux.

Ces résultats offrent un nouvel angle par rapport à la théorie de la communication animale (et humaine), vu que, par le passé, l’accent était principalement mis sur la dimension spectrale de celle-ci (par exemple, la puissance ou la hauteur d’un son). La recherche de la VUB montre désormais que le rythme dans la communication des phoques est au moins aussi important, si pas plus, que la dimension spectrale.

La découverte permet en outre de mieux comprendre le comportement des bébés et comporte des implications intéressantes pour l’étude de l’origine et de l’évolution des capacités humaines langagières et musicales.

Depuis que son article a été soumis pour publication, Andrea Ravignani a testé d’autres bébés phoques. Les résultats suggèrent qu’ils affichent de manière interactive un comportement vocal similaire à celui du premier animal. Sa recherche est publiée dans le Journal of Comparative Psychology.

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