Le père Pire, cet homme d’action

« On ne construit pas la paix dans les nuages. » Cette conviction, le père Dominique Pire la porta tout au long de sa courte vie. Il avait à peine 59 ans lorsqu’il décéda à Louvain en 1969. L’émotion fut intense en Belgique et son enterrement à la hauteur de son engagement. « J’ai toujours été un homme d’action », professait le religieux belge. Il était né à Leffe, près de Dinant. Père instituteur, mère au foyer, milieu modeste. En 1914, toute la famille prend la route de l’exode vers la France. Quatre ans d’attente et de privations. En 1918, ils retrouvent Dinant en ruine. Le petit Georges sent naître en lui un chemin spirituel : « J’ai pensé très tôt être prêtre. Prêtre ou médecin, sans beaucoup dériver vers autre chose. Maman nous avait, mes sœurs, mon frère et moi, éduqués pieusement. J’étais un bon petit garçon. Du côté de l’âme, une piété sans détours… »