Les journaux ont un prix
L’édito de Marc Pasteger.
La scène se passe vendredi dernier dans une grande surface bruxelloise entre 20 et 21 heures. Au milieu du rayon « presse-livres » ont été disposés des canapés. Et, ce soir-là, ils sont bien occupés. Des gens de tous âges sont en train de lire. Deux hommes ont déplié des quotidiens. Une dame survole les pages d’un magazine. Une autre a sur les genoux trois autres titres. Elle a enlevé sa veste et semble se sentir comme chez elle. Un gamin, lui, achève de dévorer une BD, va la remettre dans le premier présentoir venu puis en choisit une autre. Comme s’il était à la bibliothèque de son école. Seule différence majeure : il se trouve dans un magasin où rien n’est gratuit. Son père – ou en tout cas l’adulte à côté duquel il s’est posé – ne bronche évidemment pas puisqu’en train de corner les pages d’un journal néerlandophone.