Brésil: des images rares des Awa, une tribu menacée d’Amazonie (vidéo)
Cette tribu isolée est gravement menacée par les exploitations illégales.
La vidéo filmée dans l’état du Maranhão au Nord-Est du Brésil montre un jeune homme torse nu, colliers autour du cou et machette à la main. Il discute avec un autre, équipé d’un arc et de lances. En apercevant la caméra, les deux hommes appartenant à la tribu des Awa s’enfuient. Ces images rares filmées le 22 juillet dernier montrent ainsi la présence d’une tribu isolée dans la forêt amazonienne et menacée par des trafiquants de bois.
Une association de vidéastes, Midia India, est à l’origine de cette initiative, avec l’aide de l’ONG Survival International. « Nous les avons filmés sans leur demander leur autorisation, mais nous savons à quel point il est important de les montrer en image. Si le monde ne les voit pas, ils seront assassinés par les trafiquants de bois. Nous espérons que cette vidéo aura un résultat positif. Nous espérons qu’elle aura un impact à travers le monde pour aider notre peuple et notre forêt », affirme Erisvan Guajajara, porte-parole de Midia India. « Seule la clameur mondiale peut empêcher un génocide », explique Stephen Corry, directeur de Survival International, dans un communiqué. Les images ont été filmées par un membre d’une autre tribu, les Guajajara, qui fait partie du collectif de vidéastes indigènes Midia India.
Protection
Les Guajajara se sont donnés comme mission de protéger la tribu Awa, isolée et ne comptant que quelques dizaines de membres. « Nous utilisons ces images comme un appel au secours », résume Erisvan Guajajara. Selon la loi brésilienne, les peuples autochtones ont droit à des terres qui leur sont réservées, où les exploitations minières ou agricoles non traditionnelles sont normalement interdites.
Mais ces exploitations illégales se sont intensifiées depuis l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro à la tête du Brésil. Pour lui, les indigènes doivent être « intégrés à la société » et pas « confinés comme dans un zoo ». C’est pourquoi les protecteurs des populations locales se regroupent pour protéger les indigènes et empêcher les bûcherons de progresser, malgré les risques.
