L’homme de la fracture sociale
L’édito de Marc Pasteger.
En 1994, Jacques Chirac était abandonné par beaucoup de ses faux amis. Après la très large victoire obtenue aux législatives de 1993, il avait laissé Édouard Balladur aller cohabiter à Matignon avec François Mitterrand. Le scénario qu’il avait connu en 1986 et qui lui avait été fatal en 1988, il n’en voulait plus. Son objectif : l’Élysée en 1995. Ce que Jacques Chirac n’avait pas prévu, c’était la popularité soudaine et les hautes ambitions de Balladur qui finit par se porter candidat à la présidentielle. Isolé au sein de son camp, Chirac en profitait pour renouer avec la France profonde qu’il aimait tant, pour écouter, observer, apprendre. Il effectuait alors un constat terrible résumé en trois mots : la fracture sociale. Son pays était en train de craquer sous le poids des divisions et des injustices.