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«The Devil Next Door»: Netflix va compléter son documentaire sur l’Holocauste après les critiques venues de Pologne

Le géant du streaming est accusé d’avoir « réécrit l’histoire » en plaçant les camps de la mort nazis allemands sur une carte de la Pologne d’aujourd’hui dans le documentaire « The Devil Next Door ».

Temps de lecture: 3 min

Netflix et la Pologne, conflit sur fond d’Histoire. La célèbre plateforme de streaming a annoncé ce jeudi 14 novembre qu’elle ajouterait un complément d’information à un documentaire en plusieurs épisodes sur l’Holocauste, qui, selon Varsovie, « réécrit l’histoire » en plaçant les camps de la mort nazis allemands sur une carte de la Pologne d’aujourd’hui.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est adressé à ce propos au patron de Netflix pour lui demander de corriger cette « horrible erreur » dans le documentaire intitulé « The Devil Next Door » portant sur Ivan Demjanjuk, un ex-gardien ukrainien d’un camp nazi en Pologne occupée.

« Afin de fournir davantage d’informations à nos utilisateurs sur les questions importantes soulevées dans ce documentaire et pour éviter tout malentendu, nous ajouterons dans les prochains jours du texte à certaines cartes présentées dans la série », a déclaré Netflix, dans un communiqué publié sur son site Twitter polonais. « Cela aidera à expliquer que les camps d’extermination et de concentration ont été construits et gérés par le régime nazi allemand qui a envahi le pays et l’a occupé de 1939 à 1945 », selon le communiqué.

« Tout simplement fausses »

Le Musée d’Auschwitz a aussi réagi dans des messages sur son compte Twitter, soulignant que des indications contenues dans le documentaire de Netflix étaient « tout simplement fausses ». Trois posts en tout, traduits par nos confrères du Huffington Post :

« ‘The Devil Next Door’ raconte une histoire importante. Cependant, non seulement le documentaire montre une carte d’Europe centrale avec ses frontières d’après-guerre (sans prendre en compte l’occupation du temps de la guerre), mais les localisations des camps d’extermination de Chelmno et Majdanek sont tout simplement fausses. On pourrait attendre plus de précision d’une telle production ».

« Par ailleurs, Majdanek n’était pas un camp d’extermination comme Treblinka ou Belzec. Il devrait être légendé comme Auschwitz ou Gross-Rosen. Et pour être précise, cette carte devrait au moins inclure le camp de Stutthof. Et pourquoi seul Ravensbrück est mentionné en Allemagne ? »

« Bien sûr, l’autre problème est le signe choisi pour montrer Auschwitz : c’était un camp de concentration, devenu également un camp d’extermination en mars 1942. On sait bien que c’est compliqué, mais les choses peuvent-elles être trop compliquées quand il s’agit d’un documentaire historique ? »

Le Premier ministre monte au créneau

Pour Mateusz Morawiecki, « non seulement la carte n’est pas correcte, mais elle induit les spectateurs à croire que la Pologne était responsable pour l’établissement et la maintenance des camps, et pour les crimes qui y étaient commis ». « Comme mon pays n’existait même pas à cette époque en tant qu’État indépendant, et que des millions de Polonais ont été assassinés sur ces sites, cet élément du film The Devil Next Door ne fait rien d’autre que réécrire l’histoire », a encore affirmé le Premier ministre polonais.

La Pologne a perdu pendant la 2e guerre mondiale six millions de citoyens, dont trois millions de Juifs, victimes de l’Holocauste. Le gouvernement conservateur actuel est particulièrement sensible aux erreurs, apparaissant parfois à l’étranger, qui attribuent à la Pologne une responsabilité dans les crimes des nazis allemands, sans nier pour autant que certains Polonais y aient participé.

AFP

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