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Delphine : pourquoi le roi Albert II l’a reconnue maintenant

Après autant d’années de bataille judiciaire, le roi a brutalement jeté le gant. Explications

Temps de lecture: 4 min

Après tant d’années de déni public, le roi Albert a enfin pris une décision courageuse, la seule possible pour lui s’il voulait encore espérer passer par la grande porte de l’Histoire. Ayant reçu les résultats du test ADN, il s’incline, reconnaît spontanément sa défaite et choisit de mettre un terme à la procédure judiciaire, précisant qu’il ne contestera plus la paternité de Delphine Boël.

La vérité scientifique stipule qu’il est bien le père biologique de Delphine, âgée de 51 ans. La vérité judiciaire prendra le même chemin, publiquement lors d’une audience de la cour d’appel au mois de juin, ou plus que probablement en coulisses bien avant cela.

Albert a eu tout le loisir de reconnaître Delphine depuis sa naissance en 1968. Il aurait pu le faire aussi en toute discrétion en 1999 lorsque l’existence de cette enfant naturelle a été rendue publique dans une biographie de la reine Paola écrite par le journaliste Mario Danneels. Au lieu de ça, il a brutalement coupé les ponts avec la fille de Sybille de Sélys Longchamps, la priant même de ne plus le rappeler.

Pourquoi le roi Albert a-t-il reconnu maintenant et spontanément cette enfant illégitime ? La démarche est étonnante, à ce stade d’une procédure entamée par l’artiste depuis 2013. Il faut dire que les conseils du Roi y allaient à l’époque en confiance, Delphine Boël n’entrant absolument pas dans les critères de recevabilité de son action. Et puis, ils avaient sans doute confiance aussi en la personne de Jacques Boël, l’industriel, proche de la famille royale et d’une discrétion à toute épreuve.

Las, le tribunal a choisi de recevoir la demande, passant outre l’âge de la plaignante (44 ans à l’époque) et les diverses modalités de prescription. Et puis, surprise sur le gâteau, lassé par toute cette agitation médiatique autour de son nom, Jacques Boël a effectué spontanément un test ADN prouvant qu’il n’était pas le père biologique de Delphine et ne contestait pas son action de désaveu de paternité. Au cours de longues années, la procédure est passée par le tribunal de première instance, la cour Constitutionnelle, la cour d’appel et la Cour de cassation, les avocats d’Albert faisant preuve d’une grande inventivité en matière d’arguments pour tenter d’enrayer l’action de Delphine. Mais après une victoire en première instance (le tribunal déclarant la demande de l’artiste non fondée), Albert II et ses avocats ont essuyé défaite sur défaite devant les autres juridictions. Avec l’humiliation suprême en décembre dernier de voir la Cour de cassation se ranger derrière l’arrêt de la cour d’appel, confirmant donc le désaveu de paternité de Jacques Boël et même la décision préventive de procéder à un test génétique auprès de chacune des parties, avant même que soit enclenché le deuxième volet de l’action judiciaire, à savoir la demande de reconnaissance en paternité à l’encontre du Roi.

Les résultats du test ADN allant être rendus inévitablement publics dans quelques mois et la victoire de Delphine ne souffrant plus le moindre doute, le roi Albert a donc choisi d’abandonner la partie et de reconnaître son quatrième enfant, non sans une visible amertume. Dans le communiqué rédigé par les avocats de notre ancien souverain, s’il a «décidé de mettre un terme dans l'honneur et la dignité à cette procédure pénible», le roi Albert n’a pu s’empêcher de préciser qu’il n’avait jamais été associé de près ou de loin à l’éducation de la jeune fille, et ce depuis sa naissance. Cela en dit long sur l’état d’esprit d’Albert. Ce n’est visiblement pas demain que l’artiste, maman de deux enfants, pourra présenter Joséphine, 16 ans, et Oscar, 11 ans, à leur grand-père biologique…

Mais en reconnaissant sa fille volontairement, le roi Albert redevient enfin maître de la communication autour de cette affaire. On dit notre ancien Roi très affecté par cette affaire qui pèse comme une chape de plomb sur l’ambiance familiale depuis des années. Il peut enfin espérer un peu de quiétude et peut-être regagner un peu de l’immense popularité dont il jouissait au moment de son règne. Une popularité qui s’était nettement volatilisée au fil de cette interminable saga juridique, les Belges ne comprenant pas pourquoi il s’obstinait à nier ce qui pour beaucoup était une évidence. À 85 ans, le Roi le plus âgé de toute notre Dynastie assume enfin ses responsabilités familiales. Il n’est jamais trop tard…

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