La fin d’un monde

En l’an 2000, l’Homme était euphorique et content de lui. Il faisait la fiesta afin de célébrer la fin d’un siècle qui, même s’il ne l’affirmait pas ouvertement, avait célébré son génie ! Certes, l’Homme avait eu à subir deux guerres dévastatrices mais, bien sûr, les pires démons, ceux de la haine, du racisme et de la folie meurtrière qui les avaient engendrées étaient écrabouillés. Ensuite, l’Homme avait fait mieux que reconstruire. Il avait bâti un autre monde, inventé des tas de trucs, petits et grands. Il était même allé sur la Lune ! En un claquement de doigts, l’Homme parvenait à transmettre des images à l’autre bout du monde, à téléphoner aux quatre coins de la planète. Il voyageait de plus en plus vite, courait partout et se vantait d’avaler des milliers de kilomètres. L’Homme collectionnait les voitures et tout ce qui va avec, jetait ses bouteilles en plastique n’importe où en considérant que ne plus avoir à trimballer ses boissons dans du verre constituait un sacré progrès.