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Henri Kichka, l’un des derniers survivants d’Auschwitz est décédé du coronavirus

« Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l’armée nazie avait échoué », a déclaré son fils.

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Henri Kichka, l’un des derniers survivants des camps de la mort s’est éteint ce 25 avril 2020 à l’âge de 94 ans des suites du coronavirus.

C’est son fils qui a annoncé la nouvelle le jour-même, indiquant qu’un « petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l’armée nazie avait échoué ». « Mon père avait survécu à la Marche de la Mort. Mais aujourd’hui a pris fin sa Marche de la Vie. Il venait de célébrer ses 94 ans confiné à l’Heureux Séjour de Bruxelles, un formidable home où il était entouré, soigné, apprécié et aimé. J’ai eu la chance de lui parler une dernière fois au téléphone ce matin. Ma soeur Irène qui était à ses côtés m’a dit qu’il portait le tee-shirt que je lui avais dessiné pour ses 90 ans : mon père au pied de l’arbre généalogique de la famille Kichka. »

Le rescapé des camps de concentration d’Auschwitz a témoigné toute sa vie, tant devant des journalistes que devant des classes remplies d’écoliers que devant les équipes de Steven Spielberg lors de la réalisation du film « La liste de Schindler ». « La majorité de ceux qui ont subi la moitié de ce que j’ai vécu n’ose pas témoigner, ils sont en larmes, ils sont fort touchés. Tandis que moi, je pense que dans toute ma vie, j’ai le devoir de raconter aux autres afin de les mettre en garde contre une tyrannie que le monde n’avait jamais connu. Des camps de concentration… des victimes innocentes qui n’ont même pas eu le temps de rentrer dans le camp, qui allaient directement dans le four crématoire, par centaine de milliers. Gazés, brûlés et leurs ossements enterrés », affirmait-il au micro de la RTBF.

En trois ans et deux mois, Henri Kichka a connu 9 camps de concentration. « Dans les camps, on a souffert. Mais pas comme à Auschwitz. Il n’y a qu’à Auschwitz dans le monde entier que l’on a tant souffert. Pas autre part », affirmait-il encore. Comme le rappellent les journalistes de la RTBF, Henri Kichka avait 14 ans lorsque deuxième Guerre mondiale éclate. Déporté à 16 ans, il ne retrouvera sa liberté qu’à l’âge de 19 ans.

« Je n’existais plus, j’étais une loque, une lavette, un demi-cadavre. Je ne savais même pas qu’on était libéré et qu’on rentrait en Belgique. Je me considérais comme inexistant. Je n’avais pas de pensées, de réflexions, de revendications, de haine, rien. Je n’étais rien. Je n’étais pas moralement en état de raconter mes souffrances », a-t-il confié.

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