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Quand le confinement fragilise le désir sexuel

Quelles sont les conséquences de ce huis-clos forcé sur notre vie sexuelle et amoureuse ? À la veille du déconfinement, l’Ifop a mené l’enquête !

Journaliste Temps de lecture: 5 min

Je confine, tu confines, il/elle confine, nous confinons, vous confinez et ils/elles confinent. Tous nous subissons cet isolement avec plus ou moins de bonheurs. Et en ce qui concerne les plaisirs du corps, il semble que ce soit les « moins » qui dominent les « plus » ! Si tout au début de la pandémie, la vente des sextoys sur le net a fait croire que le confinement allait être libidineux, les résultats de l’importante enquête Ifop menée pour Charles.co, auprès de 3045 Français de plus de 18 ans indiquent bien plutôt le contraire ! Le confinement a fait chuter de manière significative l’activité sexuelle des personnes vivant en couple comme celle des célibataires !

Moins de rapports sexuels et moins de satisfaction

La proportion de Français n’ayant pas eu de rapport sexuel au cours du dernier mois (44%) s’avère ainsi presque deux fois plus élevée qu’à l’accoutumée (26%) ; cette baisse de l’activité sexuelle affecte avant tout les célibataires (-31 points) tout en touchant également les personnes qui vivent le confinement en couple et sous le même toit (-11 points).

Cette diminution de l’activité sexuelle va de pair avec un moindre sentiment de satisfaction à l’égard de sa vie sexuelle : chez les personnes en couple, la proportion de personnes très satisfaites perd 7 points entre l’avant et l’après confinement !Chez les célibataires aussi, ce sentiment diminue aussi de manière significative (-14 points). Quoi de plus logique puisqu’enfermé chez soi, on fait peu de nouvelles rencontres et on est plus frustré.

Les femmes plus touchées que les hommes

Ce sont les femmes, qui déclarent majoritairement avoir eu très peu de pulsions sexuelles ou avoir envie de faire l’amour depuis le début du confinement. Ceci conduit notamment certaines femmes à faire l’amour alors qu’elles n’en ont pas forcément envie (12%) : l’idée d’avoir un rapport pour faire plaisir à son partenaire a été plus fréquente (+7 points par rapport à 2014). Dans le stress du confinement, peut-être voient-elles le sexe comme un moyen de réconfort ou encore comme un moyen de consolider leur couple qui peut être fragilisé par le confinement.

Moins de masturbation

Les plaisirs solitaires, très prisés de la gent masculine, sont toujours présents mais ils sont influencés par la présence ou non de la partenaire. La promiscuité constante avec le conjoint ou d’autres membres de la famille réduit, il est vrai, les éventuels moments d’intimité permettant l’auto-érotisme.

Plus de sexting et de dick pics

Le huis clos imposé par le confinement restreint les contacts physiques avec pour conséquence la numérisation croissante de la vie sexuelle des Français. L’enquête Ifp/Charles.co a montré une augmentation de la pratique du sexting en l’espace de deux mois, notamment chez les jeunes pour qui la proportion de personnes ayant échangé un mail/SMS coquin est passé de 50% à 62% en l’espace de deux mois. Il en est de même pour l’échange de dick pics, ces gros plans de pénis, qui ont explosés : 18% en février contre 27% en avril.

Transgressions

Au total, un tiers des Français avouent tout de même avoir transgressé au moins une fois le confinement pour des motifs familiaux, amicaux ou sexuels : parmi eux, 6% ont transgressé le confinement pour retrouver un partenaire sexuel. Une proportion qui s’élève à 25% chez les personnes en couple qui ne sont pas confinés avec leur partenaire.

En ce qui concerne la sociabilité des personnes confinées seules : plus d’un quart des jeunes célibataires de moins de 35 ans a déjà fixé un rendez-vous avec un partenaire pour s’offrir une partie de jambes en l’air lorsque le confinement sera levé. La proportion monte à 43% chez les personnes en couple n’étant pas confinées avec leur partenaire.

Stress, anxiété, mômes, chômage, insomnies, disputes...

On ne s’étonnera pas de ces résultats car le désir sexuel est tributaire de mille et un éléments parmi lesquels le stress et l’anxiété. Il faut être dans le lâcher-prise, la détente, la légèreté pour avoir envie de batifoler. L’enquête menée par l’Ifop pour le site Charles.co atteste que l’anxiété et le stress sont bien présents durant ce confinement, tout comme les troubles du sommeil. De plus, vivre 24 heures sur 24 avec son ou sa partenaire favorise les tensions au sein du foyer. Il y a les enfants, les tâches ménagères, les inquiétudes par rapport à la perte d’emploi… On note au passage que les travaux domestiques participent directement au désir féminin et le favorisent quand ils sont partagés par les hommes...

Et si la promiscuité constante avec les enfants ne porte guère la libido, la présence constante de l’autre n’aide guère. Le désir vit mal la fusion. Il faut de la distance, du retrait pour désirer. Ce n’est pas pour rien que le désir est comparé à une vague qui recule avant de s’élever. Il faut un certain retrait pour désirer l’autre, s’éloigner un peu physiquement, psychologiquement pour avoir envie.

Rompre après le confinement

Et comme si la baisse des rapports physiques l’intimité sexuelle ne suffisait pas, le Covid casse aussi des couples. Les tensions dues au confinement peuvent avoir des conséquences plus importantes. Un couple sur dix confie que ce huis clos forcé les a éloignés l’un de l’autre quand 30% estiment que cela les a rapprochés ; les 60% restants estiment que le relation conjugale est restée inchangée. L’éloignement est particulièrement accentué chez les jeunes couples, qui, pour la plupart, vivent leur première expérience de vie conjugale constante et intense.

Certains en arrivent même au point de non-retour puisque 11% des Français souhaitent prendre des distances avec leur partenaire à l’issue de la période de confinement, et 4% souhaitent même rompre de manière définitive !

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3 045 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 27 avril 2020.

L’enquête Ifop a été menée pour Charles.co, une plateforme digitale qui aide les hommes adultes à prendre en main leurs problèmes sexuels à distance.

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