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Philippe Geluck se confie sur la crise: «Oui, je me suis autocensuré» (vidéo)

Le dessinateur belge a évoqué avec l’AFP ce qu’il a fait pendant le confinement mais aussi son opinion sur les leçons à tirer de la crise. « Nous sommes devant une opportunité historique » d’agir pour un monde plus vert selon lui.

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Pendant tout le confinement, rares ont été les signes de vie de Philippe Geluck. Le célèbre créateur du Chat, d’habitude si actif, s’est en partie éclipsé. Dans une interview pour l’AFP, il explique pourquoi il a opéré une certaine retenue au cours du confinement. Comme il le dit, le contexte de la crise ne se prêtait à certains de ses dessins qui auraient pu heurter le public. « Ce n'était pas le moment pour les trucs trash », dit-il. Il a également donné son point de vue sur les appels des écologistes pour rebondir après la crise sanitaire.

Véhiculer des messages positifs et pas trashs

Comme il le confie à l’AFP, son confinement, il l’a passé dans son atelier où il a mis de l’ordre : « Vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai pu accumuler ici en 15 ans. Tout était planqué dans des armoires, j'ai tout classé et j'ai retrouvé des documents qui seront les très bienvenus pour le futur musée du Chat » qui devrait ouvrir à Bruxelles en 2023 au plus tôt.

S’il a pu faire ce travail de tri, c’est en partie parce qu’il a pu se donner le temps. S’il a continué à dessiner, il n’a pas produit autant qu’il aurait pu. « Ceux qui connaissent mon parcours savent que j'aime l'humour trash, dérangeant, incisif. […] Là je n'ai pas du tout eu envie de faire le malin avec des trucs gore. J'aurais pu, des idées monstrueuses me sont passées par la tête, mais je me suis empêché de les dessiner parce que je n'ai pas eu envie que des gens ayant souffert de cette crise reprennent un coup de massue en lisant mes dessins. Je me suis obligé à traiter le sujet de façon fraternelle, amicale envers les victimes. Je devais véhiculer des messages positifs même si je dénonçais certaines choses. Oui je me suis autocensuré mais de façon librement consentie », affirme-t-il.

« C’est le moment » de changer les choses

Philippe Geluck a également abordé avec l’AFP la question de l’après-crise. Selon lui, la pandémie montre qu’il est « parfaitement possible » de limiter le phénomène de production à outrance et d'hyper consommation qui nuit à la planète. « Il faut prendre conscience qu'on va dans le mur avec le système actuel. La pandémie a été une sorte de muret qui nous a obligés à marquer l'arrêt avant qu'on se prenne le vrai gros mur », note-t-il. « Il faut profiter de ce moment pour réinventer un monde plus équitable, moins polluant. On a les moyens de le faire ! Nous avons été privés de biens de consommation pendant deux mois et demi et on n'en est pas morts », conclut-il.

C’est le même message qu’il donne ensuite dans une vidéo retransmise par le correspondant de France Télévisions à Bruxelles, Pascal Verdeau : « C’est le moment. Nous sommes devant une opportunité historique qui ne se représentera sans doute jamais », souligne-t-il en affirmant la nécessité de passer à la vitesse supérieure en matière d’énergie renouvelable, d’économie verte, de moteurs propres…

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