L’exil doré de Juan Carlos d’Espagne

Les bagages ont été faits très rapidement. Le 3 août dernier, le roi émérite Juan Carlos, au cœur d’un énorme scandale de corruption, quittait le pays par la petite porte, celle d’un aéroport de province (Vigo, en Galice). Sans tambours ni trompettes, celui qui fut en son temps le sauveur de la démocratie espagnole prenait la poudre d’escampette à bord d’un jet privé pour une destination alors inconnue. Les fins limiers n’ont pas mis longtemps à découvrir que l’ancien souverain espagnol avait trouvé refuge à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Il occupe une luxueuse suite d’un palais pour milliardaires, l’Emirates Palace, l’un des hôtels les plus luxueux de la planète. Un « petit » appartement de 280 mètres carrés, composé d’une immense chambre, plus deux autres attenantes, d’une salle de bains avec jacuzzi, d’un vaste salon, d’une salle à manger et d’un majordome disponible 24 heures sur 24. Des prestations tarifées à 6.000 euros la... nuit. Juan Carlos vit là depuis trois mois. Fin septembre, la note s’élevait déjà à quelque 300.000 euros.