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Pour souhaiter la bonne année, le préfet de police de Paris cite Trotski

Sa carte de vœux reprend notamment le concept d’« ordre nécessaire », tel le leader communiste le faisait au début du XXe siècle.

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Cette nuit, comme à l’accoutumée, les messages de bonne année vont fuser, et ce d’autant plus que la crise sanitaire empêche de fêter l’événement ensemble. Dans cette optique, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a visiblement misé sur l’originalité. Dans sa carte de vœux pour 2021, le chef de la police de la capitale française a donc opté pour une citation de Trotski. « Une curieuse référence » pour de nombreux élus qui n’ont pas manqué de faire connaître leur ressentiment.

Des propos « très étranges » qui ont provoqué l’indignation

La citation en question n’apparaît pas véritablement dans la carte de vœux mais à son dos. Plus discrète, elle a néanmoins été repérée par Le Parisien : « Je suis profondément convaincu, et les corbeaux auront beau croasser, que nous créerons par nos efforts communs l'ordre nécessaire. Sachez seulement et souvenez-vous bien que, sans cela, la faillite et le naufrage sont inévitables », est-il écrit. Sans contexte, cela pourrait faire penser à une simple référence à la crise sanitaire. Mais il s’avère qu’en réalité, ce passage vient directement d’un texte écrit par Léon Trotski le 21 avril 1918, en pleine révolution russe, peu après qu’il ait créé l’Armée rouge.

Que le préfet de police de Paris utilise ces mots n’a pas manqué de susciter quelques réactions, quel que soit le bord politique. « Quelle dérive... Où sont passés les principes républicains qui doivent fonder l’autorité de l’Etat ? », s’indigne un sénateur socialiste. A l’extrême-gauche, l’ancien trotskiste Gérard Filoche juge ces propos « très étranges ». A l’extrême-droite, un eurodéputé du Rassemblement national déplore une référence à un « sinistre individu ».

Quant au principal intéressé, Franceinfo a réussi à interroger un des interlocuteurs venus de la Préfecture de Police. Selon lui, « l'ordre n'est ni de droite ni de gauche pour le préfet Lallement ». A noter que Didier Lallement n’en est pas à sa première polémique. Il s’était notamment fait remarquer lors des violences policières contre les gilets jaunes puis contre une manifestation féministe, sans compter une déclaration polémique au début de la crise sanitaire. Plusieurs personnalités politiques, notamment de l’extrême-gauche, avaient par ailleurs demandé sa démission.

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